Hommage à Youssef Chahine
Cinéaste courageux, engagé, révolutionnaire, amoureux de la France, dont l’oeuvre très importante et bouleversante reste d’actualité. Le Festival lui rend hommage avec 5 films marquants de sa carrière, à voir ou à revoir, permettant de suivre l’évolution de son travail. Nous recevrons, pour accompagner les séances et mieux comprendre son travail, le journaliste et critique de cinéma Michel Amarger.
Elevé dans la foi chrétienne, de son nom complet Youssef Gabriel Chahine est né le 25 janvier 1926 à Alexandrie et mort le 27 juillet 2008 au Caire. Réalisateur, acteur, scénariste et producteur de réputation internationale a réalisé une quarantaine de films et documentaires. Il a commencé ses études au collège Saint-Marc puis il a rejoint Victoria College où il obtient son baccalauréat. À 21 ans, il quitte son Égypte natale pour poursuivre ses études dans le cinéma au Pasadena Playhouse à côté de Los Angeles. De retour en 1950 dans son pays, il a réalisé son premier film, Papa Amin grâce à l’aide d’Alvise Orfanell, pionnier du cinéma en Egypte. Dès lors, il multiplie les oeuvres cinématographiques, tout en luttant contre la censure qui devient de plus en plus oppressante. Ce cinéaste engagé a dénoncé le fanatisme religieux à travers ses oeuvres cinématographiques et son engagement citoyen en donnant des avis éclairés.
Suite aux événements tragiques du 11 septembre 2001 à New York, Youssef Chahine et dix autres réalisateurs de cultures différentes se sont réunis pour donner naissance à un témoignage collectif le ‘11’09’01 September 11’, primé meilleur film de l’Union européenne. Il a aussi participé au film collectif Chacun son cinéma réalisé pour le 60e anniversaire du Festival de Cannes, avant de livrer en 2007 Le Chaos, coréalisé avec Khaled Youssef, pamphlet sur la société égyptienne qui témoigne son militantisme que ni son âge, ni sa maladie n’ont érodé. Il a reçu un prix pour l’ensemble de sa carrière en 1997 au Festival International du Film de Cannes.
Il décède à l’âge de 82 ans.
Hommage à Aimé Césaire
De son nom complet Aimé Fernand David Césaire, ce poète et homme politique français né en Martinique est l’un des fondateurs du mouvement littéraire la Négritude. Hommage dans le cadre du festival avec une soirée complète où l’on donne à voir, à entendre et à “déguster” Césaire et son oeuvre en trois temps : une lecture d’extraits du discours colonial avec l’exceptionnelle présence de Jacques Martial, une chanson dansée de Toto Bissainthe puis un documentaire.
Aimé Fernand Césaire est né le 26 juin 1913 à Basse Pointe en Martinique. Il est issu d’une famille de six frères et soeurs. Poète, homme politique, écrivain et co-fondateur du mouvement de la Négritude avec Léon Gontran Damas et Léopold Sédar Senghor et du journal Présence Africaine, il laisse à la postérité une oeuvre littéraire monumentale comportant quelques classiques comme Le discours sur le colonialisme ou Le cahier d’un retour au pays natal, qui figurent au programme scolaire dans de nombreux pays africains par exemple.
Aimé Césaire fut aussi un homme politique et anticolonialiste résolu. Elu député de 1945 en 1993, membre du Parti communiste qu’il quitta avec fracas en 1956 pour créer le Parti progressiste martiniquais (PPM) en 1957, Aimé Césaire accéda au poste de maire de Fort-de-France en 1945 à l’âge de 32 ans et y resta jusqu’en 2001. Il fut également Conseiller général du 4e canton de Fort-de-France (1956-1970) et Président du conseil régional de la Martinique (1983-1986).
Aimé Césaire est mort le jeudi 17 avril 2008, à l’aube de sa 95e année. Après des obsèques nationales et des hommages de par le monde, il est enterré en Martinique, comme le souhaitait sa famille, bien que certains aient demandé qu’il soit enterré au Panthéon.