Vues d'Afrique
Du 1er au 9 novembre de 13 h à 19 h
1er novembre ouverture à 10 h
Vernissage le lundi 3 novembre à 18 h.
Grand Kursaal, Salle Proudhon
Carnets de voyages, rencontres, ambiances ou tranches de vies, ce sont les regards sur l’Afrique d’aujourd’hui que vous invitent à partager les 10 photographes retenus par les organisateurs pour ce cru 2014. La diversité des pays et des thèmes expriment encore une fois une Afrique mosaïque et riche.
Chaque jour les photographes sont présents à tour de rôle pour expliquer leur démarche. Rencontre possible pour les scolaires sur demande.
Action coordonnée par Daniel Toffel.
Alain Coupey – Le Petit Cimetière de Sall-Sall
Sall-Sall est le nom de la plage qui est au nord de Saint-Louis, sur la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. C'est, après des milliers de kilomètres de désert, le lieu où les pilotes de l'aéropostale faisaient escale avant leur traversée de l'Atlantique en direction de Natal au Brésil. Mermoz, Saint-Exupéry et bien d'autres restés anonymes ont survolé ce site…
Quand on sort à pied de la ville et qu'on marche un peu vers le nord, on arrive à ce petit cimetière coincé entre le fleuve Sénégal et l'océan Atlantique. Pas de tombes monumentales, pas de fleurs, pas de plaques, juste quelques mottes de sable entretenues régulièrement par les proches des défunts et quelque morceaux de bois pour rappeler des noms, des dates, un morceau de filet pour un pêcheur. Tout est dépouillé et traduit la modestie et le dénuement des gens qui sont ici. Ce cimetière, ouvert à tous vents est un lieu de recueillement aux portes du désert…
Alain Coupey
Enseignant en sciences physiques, j'ai travaillé de 1974 à 1982 au lycée Peytavin de Saint-Louis au Sénégal. Ce séjour m'a permis de découvrir l'Afrique et les Africains. Découverte de paysages, de coutumes et de gens très attachants. Ce séjour m'a profondément marqué et façonné ma personnalité. Normand d'origine, mon retour en France s'est fait, hasard des mutations à Besançon. J'y ai enseigné en collèges, en lycées pour finir ma carrière à l'IUT de chimie. J'ai ainsi découvert la Franche-Comté et m'y suis installé. Et, puis, en novembre dernier, avec ma femme et des amis, nous sommes retournés à Saint-Louis. Après plus de 30 ans, nous avons eu l'impression de revenir chez nous ! Les gens que nous connaissions nous ont accueillis comme si nous étions partis la veille. Nous avons pu vérifier que le mot « téranga » qui signifie accueil chaleureux, n'est pas un vain mot au Sénégal…
Yvonne Mété Nguemeu – Le Pagne
Le pagne est l’élément essentiel de la garde-robe de la femme de Centrafrique et le garant de sa dignité et pour ces femmes le seul composant. Tenue incontournable pour jour de fête, de travail, de deuil ; en plus d’être l’habit idéal des femmes, indispensable pour attacher, porter et transporter les bébés et enfants en bas âge ; il sert de natte en cas de nécessité, de foulard pour la tête, de couverture en cas de fièvre, à se couvrir en cas de fraîcheur ; il peut transporter les bagages (en cas de répudiation par exemple) bref, le pagne est multi-usage et multifonction mais aussi multicolore…
La Centrafrique naguère grande productrice de coton pour les usines de l’ancienne puissance coloniale (la France) et même la région de Franche-Comté, a vu sa seule usine de tissus à pagnes fermer depuis une quinzaine d’années. Les pagnes sont donc importés des pays voisins et même de Hollande… Avec la grave crise économique que traverse le pays, la majorité des femmes chrétiennes ou musulmanes qui ont dû fuir leur maison et dont les biens ont été détruits, ne peuvent plus guère se permettre de s’habiller correctement.
Yvonne Mété Nguemeu
Je suis originaire de la République Centrafricaine. Je suis arrivée en France pour y poursuivre des études universitaires après avoir obtenu le Bac B à Bangui, en 1979. Me rendant régulièrement dans mon pays d’origine, j’ai dû créer l’association « Centrafrique Sans Frontières » en 2001 face à la dégradation tragique des conditions de vie des femmes suite à de multiples rébellions et mutineries.
Association Kaya – L'eau Symbole de la Vie
Association Kaya
Nous faisons partie de l’association Kaya. Cette association œuvre pour le développement du Togo dans le cadre d’un partenariat entre la France et ce pays d’Afrique.
Nos actions phares sont la construction d’une école dans le village de Bolou inaugurée en aout 2013 et, le nouveau projet de l’association : la construction d’un centre de premier soin dans une région reculée du Canton d’Otadi.
Au cours de nos voyages au Togo, nous avons eu l’occasion de découvrir des paysages, des couleurs, des odeurs… magnifiques et parfois inattendues. Nous avons eu la chance de pouvoir saisir quelques-uns de ces moments inoubliables.
Cette année, nous avons fait le choix de sélectionner des photos sur le thème de l’eau. En effet, l’eau, symbole de la vie, est aussi un enjeu et une problématique essentielle au Togo comme dans de nombreux pays du monde.
T. Aubert pour l’association Kaya
Céline Groslambert – La Cité Lacustre de Ganvié
Situé au sud du Bénin et au nord de Cotonou, sur le lac Nokoué, le village de Ganvié est la plus importante cité lacustre de l’Afrique de l’Ouest. Surnommé « La Venise de l’Afrique », 30 000 « Tofinou », habitants de l’eau, se partagent quelques milliers de cases en bois sur pilotis, dont le nombre ne cessent de croître.
Née au XVIIIè siècle lorsque les populations ont trouvé refuge dans les marécages afin d’échapper à l’esclavagisme massif. La pêche, la pisciculture, et l’élevage de bétail sur les îlets, ancestrales sources de revenus, s’accompagne désormais de subsides issus du tourisme. L’eau saumâtre, l’absence d’électricité, et les eaux usées déversées à même le lac rendent les conditions de vie rudes, heureusement la faible profondeur du lac et le fort ensoleillement permettent une désinfection efficace de l’eau aux rayons ultra-violets.
Céline Groslambert
Agent territorial dans le domaine financier.
2001 = Benin = Rencontre avec l’Afrique
Je n’y verrai pas là un voyage initiatique, mais un élan d’avidité qui ne m’a jamais quitté depuis, celui d’aller à la rencontre de cultures différentes, de m’émerveiller de cette capacité à se satisfaire de peu, d’être fascinée par cette relation entre l’homme et la nature et ce respect des Éléments.
Je retrouve dans ces pays émergents des valeurs qui me paraissent en voie de disparition dans nos pays développés de gens pressés, dont je suis évidemment capable de faire partie parfois…
Ces pays qui se développent à chaque visite toujours trop vite, et perdent désespérément leur côté désuet qui me charme tant… on entend désormais résonner des sonneries de portables en plein milieu du désert, où l’eau, par contre, n’arrive toujours pas ! Mais comme dirait un proverbe africain « on est plus le fils de son époque que le fils de son père ».
Christian Jeantelet – L'eau, Source de Vie
Si le Sahara suggère immédiatement l’idée de sable, de pierre, d’aridité, il n’en reste pas moins que des populations vivent dans ce milieu souvent hostile en se regroupant dans les oasis ou à proximité des gueltas, seuls points d'eau à disposition.
Des procédés traditionnels d'irrigation et de distribution captent l'eau permettant ainsi d'alimenter les populations et de drainer les cultures au sein des oasis.
Ces systèmes d'irrigation appelés « Fogara », sont le fruit d'un labeur et d'une ingéniosité sans limites des hommes de cette région, pour faire jaillir l'eau pure et douce d'une immense nappe phréatique… Cette série de photos prise dans le sud algérien montre qu'à force de travail acharné, de persévérance, d'ingéniosité et de "savants calculs" l'homme se donne la possibilité de s'adapter aux milieux les plus hostiles…
La recherche de l'eau est un combat incessant pour les populations du Sahara…
Christine Pommatau – Rencontres Marocaines
Christine Pommatau
Présidente d'une petite association de solidarité internationale qui œuvre au Cameroun pour l'amélioration des conditions de vie des enfants et surtout des petites filles (scolarisation, hygiène, santé).
Toujours intéressée à découvrir de nouveaux paysages et habitants dans le monde.
Trois voyages au Maroc m’ont fait découvrir une population très attachante.
Éliane Bos & Annie Clerc – Baobab, L'Arbre de Vie
Baobab, l’arbre de vie est une association de parrainage d’enfants appelés « orphelins ou enfants vulnérables » au Burkina Faso. Ces enfants nous sont adressés par le Ministère de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale et sont répartis dans différentes structures à travers le Burkina.
Au cours des visites régulières que nous faisons à ces enfants, nous parcourons beaucoup de kilomètres et sommes toujours épatés par tout ce qui roule sur les routes du Burkina : du petit âne tirant sa charrette de bois se reposant sur des aires prévues pour cela ; au vélo des plus rudimentaires au chargement incertain en passant par les bus que l’on pourrait appeler « BGV » et surtout des camions ! Ceux qui roulent en crabe, ceux qui transportent dans la même benne : hommes animaux et matériel, ceux qui ont des charges qui dépassent l’entendement. Et tout ceci arrive à bon port, ou pas ! Grâce à des hommes qui ne comptent ni leurs heures, ni les kilomètres, responsables de leur chargement, sous un soleil de plomb. Dans ce pays où avoir un moyen de transport quel qu’il soit est un luxe, la vie sur la route « le goudron » est une véritable aventure. Sur la piste, c’est une autre histoire…
Jean-Paul Thabourey – Instants de loisirs
Instituteur à la retraite depuis 2008, je me rends régulièrement au Bénin pour des séjours de trois à quatre mois. Je fais partie d'une petite association humanitaire (le C.A.SOL. 70) qui travaille avec une ONG Béninoise (CPN Les Papillons), située dans le département des Collines, dans le village de Kamaté-Shakaloké. Nos actions contribuent à faciliter et à améliorer la scolarisation des enfants en maternelle et en primaire.
Le temps passé sur place et le fait que je sois logé au cœur du village me permettent d'avoir de chaleureux et fructueux contacts avec la population. Les habitants s'impliquent dans une vie culturelle très riche et variée : chorales, chants et danses traditionnels, associations diverses, etc. À chacun de mes séjours, ce sont des découvertes passionnantes et des rencontres inoubliables.
Les enfants en particulier : malgré les nombreux travaux qui les occupent en dehors de l’école (balayage de la cour, corvée d’eau, travaux des champs, concassage de cailloux…), et qui leur laissent peu de temps pour le loisir, ils vous adressent toujours un magnifique sourire et comme tous les enfants du monde, le jeu est un instant de bonheur.
Michel Bétourné – Rabat, capitale aux murs vénérables
Rabat, capitale du royaume du Maroc, s'enorgueillit à juste titre de disposer de murailles remarquables, longues de plusieurs kilomètres et pétries d’histoire, puisque les parties les plus anciennes datent du XIIèsiècle (sous la dynastie des Almohades).
L'enceinte des Almohades, particulièrement remarquable, est composée de deux longues murailles rectilignes de plus de 5 km qui enclosent une superficie de plus de 400 ha pour assurer, en cas d'attaque, la sécurité des parties basses de la ville. Elle a admirablement résisté aux affres du temps car elle fut construite en béton très solide soudé par une chaux grasse.
Ponctuée de tours carrées, la courtine de cette enceinte est couronnée d'un chemin de ronde, bordé d'un parapet aux merlons coiffés de pyramidions qu'explorent les pigeons de la ville.
Comme ceux de la kasbah des Oudaïas, de la nécropole du Chellah, de la tour Hassan, ces murs offrent aux promeneurs un magnifique dégradé de couleurs sang (au coucher du soleil) et or le matin et une ombre bienvenue sous une flore arbustive des plus colorées.
Michel Bétourné
Retraité. Carrière professionnelle : conseiller en Chambre d'Agriculture, professeur de l'enseignement agricole en France et au Maroc. Loisirs : randonnées, photographies.
Les photos répètent le passé, l'éclairent et en renouvellent le ressenti. Elles offrent de magnifiques occasions de confronter les souvenirs et les points de vue quand les participants les regardent ensemble, à tête reposée. Le regard s'aiguise, pointe tel ou tel détail significatif des êtres et des choses aperçu trop vite en marchant…
Pierrette Deschaseaux – Drôles d'Enseignes
Je présente des photos sur le thème des « Drôles d’Enseignes » qu’on peut découvrir au hasard du voyage sur les façades des boutiques. Malgré les difficultés économiques, les Camerounais sont un peuple joyeux et plein d’humour, et j’ai voulu leur faire un clin d’œil en photographiant quelques enseignes qui m’ont fait sourire.
Pierrette Deschaseaux
Jeune retraitée de l’Éducation Nationale, j’adore voyager, découvrir des paysages et des modes de vie complètement différents des nôtres, et essayer de comprendre d’autres cultures. L’association SOLENCA (Solidarité Enfance Cameroun), dont je fais partie, m’a donné l’occasion à plusieurs reprises de traverser ce magnifique pays dont on dit qu’il est un peu un « concentré » d’Afrique tant ses régions sont diverses.