Alain Coupey – Le Petit Cimetière de Sall-Sall
Sall-Sall est le nom de la plage qui est au nord de Saint-Louis, sur la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. C'est, après des milliers de kilomètres de désert, le lieu où les pilotes de l'aéropostale faisaient escale avant leur traversée de l'Atlantique en direction de Natal au Brésil. Mermoz, Saint-Exupéry et bien d'autres restés anonymes ont survolé ce site…
Quand on sort à pied de la ville et qu'on marche un peu vers le nord, on arrive à ce petit cimetière coincé entre le fleuve Sénégal et l'océan Atlantique. Pas de tombes monumentales, pas de fleurs, pas de plaques, juste quelques mottes de sable entretenues régulièrement par les proches des défunts et quelque morceaux de bois pour rappeler des noms, des dates, un morceau de filet pour un pêcheur. Tout est dépouillé et traduit la modestie et le dénuement des gens qui sont ici. Ce cimetière, ouvert à tous vents est un lieu de recueillement aux portes du désert…
Alain Coupey
Enseignant en sciences physiques, j'ai travaillé de 1974 à 1982 au lycée Peytavin de Saint-Louis au Sénégal. Ce séjour m'a permis de découvrir l'Afrique et les Africains. Découverte de paysages, de coutumes et de gens très attachants. Ce séjour m'a profondément marqué et façonné ma personnalité. Normand d'origine, mon retour en France s'est fait, hasard des mutations à Besançon. J'y ai enseigné en collèges, en lycées pour finir ma carrière à l'IUT de chimie. J'ai ainsi découvert la Franche-Comté et m'y suis installé. Et, puis, en novembre dernier, avec ma femme et des amis, nous sommes retournés à Saint-Louis. Après plus de 30 ans, nous avons eu l'impression de revenir chez nous ! Les gens que nous connaissions nous ont accueillis comme si nous étions partis la veille. Nous avons pu vérifier que le mot « téranga » qui signifie accueil chaleureux, n'est pas un vain mot au Sénégal…