Le mot de Jacques Toubon
Je salue la variété et la qualité du programme du 10ème festival « Lumière d’Afrique ».
Au moment où les États et les nations de l’Afrique subsaharienne et de Madagascar marquent, chacun à leur manière, la fin de leur premier demi-siècle de souveraineté reconquise, le cinéma permet de donner au plus grand public une vision large et pluraliste de la réalité contemporaine et de l’histoire récente.
Le Festival donnera aussi une plus grande notoriété à une création cinématographique parmi les plus passionnantes mais qui connaît bien des difficultés à être produite et diffusée. La France et l’Europe ont un devoir à cet égard.
Bravo à tous, élus, professionnels et bénévoles. Que les « lumières » soient !
Le mot du Maire de Besançon
Ici, à Besançon, depuis 1996, des énergies militent à la mise en lumières de l’Afrique et de son cinéma ; depuis 2003, la proposition est devenue annuelle, et aujourd’hui arrive le temps de la reconnaissance définitive avec une 10è édition qui fait échos au 40è anniversaire de l’Organisation Internationale de la Francophonie (O.I.F.).
Un Festival « Lumières d’Afrique » - structuré en 5 sections, mêlant habilement compétitions et sélections de découverte - 4 prix associant pour l’un d’entre eux, le public – un Festival qui à travers des hommages permet aux Bisontins de retrouver les racines de ce cinéma en plein développement artistique – un Festival qui, avec ses collaborations, propose des passerelles entre les arts, en particulier en permettant de venir écouter les griots des temps modernes avec l’équipe de la Rodia, la Scène des Musiques Actuelles de Besançon.
Longtemps, le continent noir n’a été qu’un simple « déversoir » pour toutes les productions du reste du monde. Ce n’est plus vrai. A Cannes, en mai 2010, plus de 30 contributions africaines dans les différentes sélections du festival et le prix du jury pour un cinéaste tchadien, Mahamat Saleh Haroun – tout un symbole lorsqu’on sait que la dernière salle de cinéma de son pays était en passe de fermer ses portes. Une reconnaissance aussi, pour toutes les initiatives, qui depuis des années mettent en avant ce cinéma africain, avec toutes ses originalités, toutes ses fulgurances esthétiques, toutes ses interrogations sur notre histoire commune, parfois douloureuse et le présent du monde… Alors, restons vigilant et continuons de permettre le financement et la libre circulation des œuvres, pour éviter comme le dit un artiste africain que quand « certains guichets qui ont l’habitude de financer nos cinémas éternuent, ce soit tout le cinéma africain qui ait le rhume !… »
Le cinéma africain tisse ses toiles jusqu’aux écrans bisontins, grâce en particulier au dynamisme de l’Association pour la Promotion des Arts et de la Culture d’Afrique – c’est avec un grand plaisir que la Ville de Besançon participe depuis l’origine à ce parcours de découvertes.
Primé à Cannes le film de Mahamat Saleh Haroun, qui sera d’ailleurs présenté lors du Festival, emprunte son titre Un homme qui crie, à Aimé Césaire, dans son Cahier d’un retour au pays natal : « ... gardez-vous de vous croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur, car la vie n’est pas un spectacle, car une mer de douleurs n’est pas un proscenium, car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse... »
Bon Festival à tous et, à la manière des cinéastes, des griots et des poètes africains, restons attentifs et ouverts au monde.
Le mot de la Présidente de la Région Franche-Comté
Je suis particulièrement heureuse d’associer la Région Franche-Comté à la 10e édition du festival « Lumières d’Afrique » qui, une nouvelle fois, permettra de mettre en valeur la création cinématographique méconnue et peu diffusée du continent africain. Un cinéma qui ne manque ni de diversité ni de qualité.
Ce festival est devenu une véritable vitrine du cinéma africain. Fruit du travail de passionnés engagés, ce rendez-vous allie à la projection des films la possibilité de débats avec les réalisateurs, souvent confrontés dans leur pays à de nombreux problèmes politiques et économiques.
Pour tous ces moments de partages riches et animés qui font se rencontrer tous les passionnés de la culture africaine, je tiens à saluer l’implication et le professionnalisme qui caractérisent l’ensemble des bénévoles de l’Association pour la Promotion des Arts et Cultures d’Afrique. Par leurs actions, ils participent au rapprochement des cultures et nous sensibilisent aux richesses artistiques d’Afrique.
10 ans déjà…
Qui eu cru en 1996 que la petite équipe de militants passionnés pourrait atteindre ce cap ? À l’époque, même si c’était hier, nous travaillions sans Internet, sans clés USB, sans DVD… tout se faisait par fax, les films étaient visionnés par les programmateurs sur des VHS de mauvaise qualité.
Et puis la magie opère. Le public de plus en plus nombreux qui nous fait confiance nous accompagne, nous motive pour innover, inventer et explorer des domaines nouveaux.
Que de chemin parcouru ! Plus de 100 longs métrages souvent inédits présentés dans la ville natale des frères Lumière, des invités de renom qui comptent dans l’histoire du 7e art et une reconnaissance à l’international validée par un partenariat TV5 Monde en 2010.
Cette édition est riche, créative, ouverte, tout en gardant les fondamentaux qui font la marque de fabrique de l’APACA en confortant les liens avec les diasporas et les militants associatifs.
Un festival labellisé dans la cadre du Cinquantenaire des indépendances et du 40e anniversaire de la francophonie.
Nous vous laissons découvrir la compétition variée, les rétrospectives Coup de cœur du public et la programmation Afri-Mômes. Nous faisons le vœu que les “Lumières d’Afrique” continuent de briller encore longtemps sur Besançon.