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Longs métrages de fiction

Un cigare au miel

Réalisé par Kamir Aïnouz

Avec Zoé Adjani-Vallat, Amira Casar, Lyes Salem
2020 – France- Belgique – Algérie- 1h30

Neuilly-sur-Seine, 1993, alors que le terrorisme emmerge en Algérie, Selma, une jeune algérienne rangée, enclenche une dynamique qui va entraîner pour elle et sa famille des conséquences beaucoup plus radicales qu'elle ne l'imaginait lorsqu'elle décide d'acter son désir sexuel.

Biographie

Kamir Aïnouz  

Née à Paris de parents algériens Kamir Aïnouz étudie l'écriture cinématographique à l'UCLA et participe à différents ateliers de réalisation à l'USC. Elle a travaillé comme scénariste notamment sur "Lol USA" de Liza Azuelos (2012). "Cigare au miel", marque ses débuts à la réalisation. Elle est lauréate pour ce projet de premier long métrage du Screenwriters Lab du Sundance Institute/RAWI et de l'Aide à l'écriture de la Fondation Beaumarchais-SACD. En 2020 son Film, Cigare au Miel, est Sélectionné en film d'ouverture de Venice Days, sélection parallèle de la Mostra de Venise 2020.

Réalisation

2020                     CIGARE AU MIEL | Eliph Productions/ Willow Films

Sélectionné Au Screenwriters Lab Du Sundance Institute/RAWI - Aide À L'écriture De La Fondation Beaumarchais/SACD - Sélectionné En Film D'ouverture De Venice Days, Sélection Parallèle De La Mostra De Venise 2020

2006                     EVERYDAY PLEASURES | Atelier « Independant Eye » de USC

2006                     BEHIND THE SCENES | Atelier « Independant Eye » de USC

2006                     ROSES, COFFEE | Atelier « Independant Eye » de USC

2002                     ILLUSTRATIONS | Atelier « Digital Filmmaking » de USC

Ecriture

2020                     BLOCK 46 | Banijay Studios/ cine France pour Amazon france | Adaptation du roman éponyme de Johana Gustawsson

2018                     IL NEIGE A SIDI BOUSAID (Documentaire de Cinéma) | Co-écriture avec Fatma Chérif | Réalisation Fatma Chérif | Mille et Une Productions

2012                     LES MONTAGNES RUSSES | Kobayashi Films

Co-Adaptation Avec Laetitia Colombani De L'autobiographie De Jean Albou

2012                     LOL USA | Réalisé par Lisa Azuelos | Co-scénariste | Bethsabée Mucho, Double feature Films, Mandate Picture

Avec Demi Moore, Miley Cirus

 

Sœurs

Réalisé par Yamina Benguigui

Avec Isabelle Adjani, Rachida Brakni, Maïwenn
2020 – France – 1h35

Depuis trente ans, trois sœurs franco-algériennes, Zorah, Nohra et Djamila vivent dans l’espoir de retrouver leur frère Rheda, enlevé par leur père et caché en Algérie. Alors qu’elles apprennent que ce père est mourant elles décident de partir toutes trois le retrouver en Algérie dans l’espoir qu’il leur révèle où est leur frère. Commence alors pour Zorah et ses sœurs une course contre la montre dans une Algérie où se lève le vent de la révolution.

Biographie

Yamina Benguigui  

Yamina Benguigui, née Yamina Zora Belaïdi le 9 avril 1955 à Lille (Nord), est une réalisatrice et femme politique française.

Elle revendique dans son travail, que ce soit par le biais du documentaire ou de la fiction, une volonté de contribuer à rendre visible une mémoire commune et à restaurer, sans ressentiment, une identité tronquée entre deux cultures, pour un mieux vivre ensemble.

Du 16 mai au 21 juin 2012, Yamina Benguigui exerce la fonction de ministre déléguée chargée des Français de l'étranger et de la Francophonie auprès de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, dans le gouvernement Ayrault I. Du 21 juin 2012 au 31 mars 2014, elle occupe le poste de ministre déléguée à la Francophonie dans le gouvernement Ayrault II. Depuis 2008, elle est conseillère de Paris (dans le groupe des non-inscrits depuis 2014)6

Depuis 2015, elle est vice-présidente de la fondation Énergies pour l'Afrique, présidée par Jean-Louis Borloo.

Filmographie

Longs métrages de fiction :

2001 : Inch'Allah dimanche

2020 : Sœurs

Courts métrages de fiction :

2000 : Le Grand Voyage de Lalla Amina

2001 : Pimprenelle, dans le cadre de la collection Pas d'histoires.

Téléfilms :

2009-2012 : Aïcha

Documentaires :

1994      Femmes d'Islam

1996      La Maison de Kate, Un lieu d'espoir

1997      Mémoires d'immigrés, l'héritage maghrébin       Histoire de l'immigration maghrébine en France (3 x 52 min)   

1999      Un jour pour l'Algérie     La journée de commémoration et de soutien à l'Algérie du 10 novembre 1997 - Planète Forum

2000      Le Jardin parfumé           La sexualité dans la société arabo-musulmane (52 min)  Arte

La télévision, une compagne bruyante pour une solitude muette             La télévision dans les foyers (15 min) 

2003      Aïcha, Mohamed, Chaïb… Engagés pour la France            L'intégration de la composante de culture maghrébine dans les corps de l'armée (52 min)  France 3

2004      Le Plafond de verre – Les Défricheurs     Les discriminations à l'embauche des jeunes diplômés issus de l'immigration (104 min)          

2008      9-3 Mémoire d'un territoire        L'histoire de la Seine-Saint-Denis de 1850 à nos jours (90 min) 2010    Métro, BUS, RER, Etc…Histoires de vies en commun

 

Seules les bêtes

Réalisé par Dominik Moll

Avec Denis Ménochet, Laure Calamy, Damien Bonnard
2019 – France – 1h57

Une femme disparaît. Le lendemain d’une tempête de neige, sa voiture est retrouvée sur une route qui monte vers le plateau où subsistent quelques fermes isolées. Alors que les gendarmes n'ont aucune piste, cinq personnes se savent liées à cette disparition. Chacune a son secret, mais personne ne se doute que cette histoire a commencé́ loin de cette montagne balayée par les vents d’hiver, sur un autre continent où le soleil brûle, et où la pauvreté́ n’empêche pas le désir de dicter sa loi.

2 mondes délaissés par la fiction

Avec Gilles Marchand, Dominik Moll a adapté le livre "Seules les bêtes" de Colin Niel. Plusieurs choses présentes dans l'ouvrage ont poussé les scénaristes à se lancer dans l'aventure, comme par exemple cette exploration de deux mondes bien différents et souvent délaissés par la fiction : "La campagne française, en l’occurrence les Causses où les éleveurs sont parfois si isolés qu’ils ont du mal à fonder une famille, et à cinq mille kilomètres de là, une métropole africaine de près de cinq millions d’habitants, Abidjan, où certains jeunes rêvent de faire fortune en devenant « brouteurs », c’est à dire cyber-arnaqueurs. Colin Niel rend ses personnages si vibrants et attachants que j’avais envie de les voir en chair et en os." 

Structure particulière

Une autre raison qui a poussé Dominik Moll à réaliser Seules les bêtes réside dans la structure spécifique du roman, où chaque chapitre correspond au point de vue d'un personnage. Le réalisateur explique : "Cette structure crée du mystère et du suspens. A chaque nouveau chapitre se dévoile une couche supplémentaire du récit global, un autre point de vue, de nouveaux éléments, qui apportent un éclairage nouveaux sur ce qui a pu se passer. Cet éclairage créant lui-même de nouvelles zones d’ombre. Cette structure singulière rend aussi le spectateur particulièrement actif. Changer de point de vue peut dérouter un instant mais ça devient vite ludique et excitant."

Un lieu à fort potentiel cinématographique

La majorité de l'intrigue de Seules les bêtes se déroule dans le Causse Méjean au sud du Massif central. Dominik Moll confie : "J’y avais séjourné deux fois et à chaque fois j’avais été frappé par le potentiel cinématographique de ces paysages. Le plateau du Causse a quelque chose de très particulier, cette immense étendue désertique cernée de gorges, lui donne un côté forteresse naturelle, seulement accessible par de petites routes en épingles à cheveux. D’ailleurs l’histoire joue de ce contraste. Il y a ceux qui vivent sur le Causse, et ceux de la vallée. Ces paysages sous la neige sont bien sûr très cinégéniques, mais ils renvoient surtout à ce que sont les personnages."

Tourner à Abidjan

Pour les scènes se déroulant à Abidjan, Dominik Moll et son équipe ont tourné dans les quartiers de Yopougon et Treichville. Le cinéaste se rappelle : "Outre l’aide précieuse de Faissol Gnonlonfin et Joël Akafou, nous avons pu nous appuyer sur une production locale (Boucan Productions), ce qui nous a grandement facilité la tâche. L’équipe était mixte, européenne et africaine, ce qui a également permis de se faire accepter par les habitants. Par moment nous étions dans une configuration presque documentaire, notamment dans les scènes de rue où nous avons pu profiter de la figuration naturelle, ce qui amène toujours de la vie et du réel et renforce et nourrit d’autant plus la fiction."

Film noir et politique

Dominik Moll voit Seules les bêtes comme un film noir. Il précise : "Mais tourner à Abidjan, montrer ces jeunes dans leur désir de richesse, montrer aussi l’isolement d’un certain monde rural en France, mettre ces deux mondes face à face aujourd’hui... tout cela a bien sûr une dimension politique. Que l’on soit sur le Causse ou à Abidjan, au-delà des inégalités économiques, chacun recherche un idéal. Mais malgré le réseau internet qui désormais relie potentiellement tous les individus de la planète, le paradoxe du « si loin –si proche » ne cesse ne se creuser. Nous sommes peut-être de plus en plus proches... et de plus de plus en plus loin."

Biographie

Dominik Moll  

Né de père allemand et de mère française, Dominik Moll grandit à Baden-Baden. Adolescent, il rêve de tourner des documentaires animaliers. Parti à New York étudier le cinéma à la City University, il tourne en 1983 son premier court métrage, The Blanket, d'après une nouvelle de Bukowski. Il réalisera plusieurs autres courts dans le cadre de l'IDHEC où il se lie d'amitié avec d'autres futurs cinéastes, notamment Laurent Cantet (Moll sera son assistant réalisateur sur Les Sanguinaires et Ressources humaines) et Gilles Marchand, qui deviendra son scénariste. Il assiste également Marcel Ophuls sur le tournage du célèbre documentaire-fleuve Veillées d'armes en 1994.

Dominik Moll réalise en 1993 son premier long métrage, Intimité, inspiré d'une nouvelle de Jean-Paul Sartre, mais ce coup d'essai, dans lequel apparaît déjà le goût du cinéaste pour la manipulation, passe inaperçu dans les salles. Moll devra attendre six ans pour tourner son deuxième film, Harry, un ami qui vous veut du bien. Ce thriller brillant et dérangeant, présenté en Sélection officielle à Cannes, obtient un succès public qui dépasse les frontières, ainsi que 4 Césars, dont ceux de Meilleur réalisateur et de Meilleur acteur pour Sergi Lopez, parfait dans un rôle, à contre-emploi, de psychopathe plein de bonnes intentions. Son partenaire, Laurent Lucas, fera partie du quatuor formé par Dominik Moll pour son film suivant, le tout aussi inquiétant Lemming. Ce troisième opus, qui réunit aussi Charlotte Gainsbourg, André Dussollier et Charlotte Rampling, est présenté en ouverture du Festival de Cannes 2005.

Dominik Moll réalisera son film suivant cinq ans plus tard. Cette fois, le cinéaste entreprend l'adaptation d'un roman gothique du XVIIIème siècle, écrit par Matthew Lewis. Son Moine est porté par Vincent Cassel, Déborah François, Géraldine Chaplin, et le fidèle Sergi Lopez.

Rouge

Réalisé par Farid Bentoumi

Avec Zita Hanrot, Sami Bouajila, Céline Sallette
2020 – France, Belgique -1h28
Le film fait partie de la Sélection Officielle Cannes 2020.

Nour vient d’être embauchée comme infirmière dans l’usine chimique où travaille son père, délégué syndical et pivot de l’entreprise depuis toujours.

Alors que l’usine est en plein contrôle sanitaire, une journaliste mène l’enquête sur la gestion des déchets. Les deux jeunes femmes vont peu à peu découvrir que cette usine, pilier de l’économie locale, cache bien des secrets. Entre mensonges sur les rejets polluants, dossiers médicaux trafiqués ou accidents dissimulés, Nour va devoir choisir : se taire ou trahir son père pour faire éclater la vérité.

Biographie

Farid Bentoumi  

Farid Bentoumi est un réalisateur, scénariste et acteur franco-algérien. Il a notamment écrit et réalisé Good Luck Algeria, qui s'inspire de la participation de son frère Noureddine Maurice Bentoumi aux JO de Turin 2006.

Après avoir été comédien, il se tourne vers le documentaire puis la fiction1. Entre 2011 à 2015, il écrit puis réalise Good Luck Algeria, qui s'inspire de la participation de son frère Noureddine Maurice Bentoumi aux JO de Turin 2006 et plus généralement de l'histoire de sa famille. Avec ce film, sa volonté est d'utiliser une histoire sportive en partie fictive pour parler de thèmes comme l'intégration, la nationalité ou la transmission entre générations. « Au-delà de l’histoire du défi sportif, votre film parle surtout d’identité, d’immigration… »

Rouge est son second long métrage de fiction

Filmographie

En tant que réalisateur et scénariste

2011 : Brûleurs (court)

2015 : Un métier bien (court)

2015 : Good Luck Algeria ( présenté à Lumières d’Afrique)

2020 : Rouge

En tant que réalisateur

2010 : El Migri (court, documentaire)

2009 : Un autre jour sur terre (court)

 

Petit Pays

Réalisé par Eric Barbier

Avec Jean-Paul Rouve, Djibril Vancoppenolle, Dayla De Medina, Isabelle Kabano
2019 – France, Blegique , Burundi – 1h53 VOSTF
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Dans les années 1990, un petit garçon vit au Burundi avec son père, un entrepreneur français, sa mère rwandaise et sa petite soeur. Il passe son temps à faire les quatre cents coups avec ses copains de classe jusqu'à ce que la guerre civile éclate mettant une fin à l'innocence de son enfance.

Adaptation d'un roman

Petit pays est adapté du roman du même nom écrit par Gaël Faye, auteur-compositeur-interprète et rappeur. Publié en 2016, l'oeuvre, qui est inspirée du vécu de son auteur (qui a fuit son pays natal du Burundi pour la France à l'âge de 13 ans en raison de la guerre civile et du génocide des Tutsis au Rwanda) s'est écoulée à plus d'un million d'exemplaires. A noter que le précédent film d'Eric Barbier, La Promesse de l'aube, était lui aussi une adaptation d'un roman (écrit par Romain Gary). L'écrivain se rappelle de ce qui l'a intéressé dans le livre de Gaël Faye :

"Pour ma part, je n’ai pas hésité trop longtemps et ce qui m’a décidé à accepter le principe d’une adaptation, ce qui m’a motivé, c’était de constater que nous n’existions pas dans le cinéma mondial, dans l’imaginaire du public. Quand je dis « nous », je veux dire cette région du monde, mon pays d’origine. Le Burundi, le Rwanda, c’est une terre inconnue. Ne surnagent que des clichés : la violence et la guerre. On ne connaît pas les gens, on ne connaît pas l’intimité de ce qu’ils vivent et pensent. Il était important que cette histoire existe dans un film pour cette raison-là. Le cinéma est beaucoup plus puissant et plus populaire que la littérature dans cette optique : faire en sorte qu’un monde soit reconnu."

Expérience douloureuse

Si Gaël Faye a assisté à une partie du tournage, le romancier a vécu la première projection du film comme un moment violent. Il se souvient : "Ce fut d’autant plus dur que le film a fait remonter des souvenirs de ma propre vie. À la sortie de la première projection, je n’avais rien à dire à Éric parce que j’avais besoin de digérer…"

Non-professionnels

90 % des gens que l'on voit dans Petit pays n’avaient jamais joué de leur vie. "Quand on rencontre des Rwandais, on se rend compte que leur manière d’être est très particulière. Sans généraliser, il y a dans le pays, une manière de se parler, de se saluer, d’intervenir dans une conversation, qui est unique", raconte Eric Barbier.

Authenticité

La plupart des acteurs qui apparaissent dans Petit pays ont amené leur propre histoire dans le film. Par exemple, les hommes qui jouent les voyous des gangs de Bujumbura sont des jeunes que Eric Barbier et que sa directrice de casting Didacienne Nibagwire ont trouvé dans le camp de réfugiés burundais de Mahama. "Ce sont de jeunes Burundais qui ont eu maille à partir avec le gouvernement de leur pays avant de s’enfuir. Ces jeunes connaissaient la violence de la rue, la violence des manifestations et cette vérité qu’ils dégagent est perceptible dans le film", confie le metteur en scène.

Isabelle Kabano Yvonne

Isabelle Kabano incarne Yvonne, la mère de Gaby, une femme déchirée prenant une attitude désinvolte. La comédienne précise : "Yvonne fuit la réalité depuis toute jeune. Elle se marie à un muzungu comme on appelle les Blancs là-bas. Tout le monde autour d’elle pense qu’elle a gagné le gros lot et qu’elle est la femme la plus heureuse du monde. Elle fait la fête parce qu’elle veut jouer un rôle. Elle fait des enfants qu’elle n’assume pas parce qu’elle ne supporte plus leur père. Elle a un mari qui n’arrête pas de lui rappeler qu’elle a de la chance de vivre avec un muzungu. Elle est dans le déni par rapport à ce qui se passe dans son pays natal. Quand elle voit finalement la réalité en face, elle n’y arrive plus. Elle n’existe juste plus."

Un document précieux

L’histoire de Petit pays se passe il y a 25 ans : il s'agit donc d'un film d’époque ancré dans une réalité historique, mais Eric Barbier s'est heurté au fait qu’il y avait très peu d’archives ou d’informations sur le Burundi de cette période. Le cinéaste a en revanche visionné Gito, L'Ingrat réalisé par Léonce Ngabo, qui est un long métrage burundais tourné en 1992 et coproduit par la France. Il s'agit du seul film qui a été réalisé au Burundi à cette époque-là ! Il se rappelle :

"Ce film de fiction représentait pour moi un document précieux sur les années 1990. C’est un film que j’ai regardé sans cesse parce qu’on voit les voitures, on voit le centre-ville de Bujumbura, on voit les cafés, on voit les cabarets. Il me permettait d’attraper une atmosphère et des images. Il faut dire aussi qu’on était confronté à une autre difficulté : le contexte politique a fait qu’il nous était impossible de tourner au Burundi et que nous avons dû reconstituer les décors de Bujumbura au Rwanda. C’était d’autant plus difficile que le Rwanda est un pays qui a énormément changé en termes d’architecture et d’infrastructures."

Se mettre en retrait

Jean-Paul Rouve joue le père de Gaby, un personnage complexe et ambivalent d'expatrié français au Rwanda. Le comédien explique qu'il s'est mis, dans le film, en retrait, pour insister sur le fait que c'est vraiment le personnage de Gaby qui est au centre de l’histoire. Il explique :

"C’est lui que l’on suit. Mon rôle est secondaire mais il est très intéressant. Car qui sont ces gens-là, qui, comme mon personnage, vivent en Afrique ? Comment se placent-ils dans ce monde ? Ils se mêlent à leur environnement mais, en même temps, il y a un fond de colonialisme évident... Qu’est-ce que c’est ce mélange de respect et de condescendance ? La condescendance du Blanc en Afrique... D’ailleurs, je trouve que quand on est là-bas aujourd’hui, on peut ressentir ce parfum-là. Il existe toujours. Il y a une ambiguïté ou une ambivalence dans mon personnage qui est intéressante à jouer. Il fallait le construire avec ses contradictions ; dans son rapport à sa femme notamment. Il l’aime et il supporte en même temps mal ses insatisfactions. Quand elle dit qu’elle aimerait vivre à Paris, il a un peu de mépris vis-à-vis de ce désir. Il y a une petite voix chez lui qui lui dit qu’elle devrait déjà être contente d’être mariée avec un Blanc."

Plus brutal que le livre

Eric Barbier a réalisé le film de telle sorte que les spectateurs aient davantage conscience que tous les événements dramatiques qui se sont déroulés en 1993 et 1994 au Burundi sont très ramassés dans le temps. "Il se passe cinq mois entre le coup d’État au Burundi qui met le pays à feu et à sang et le début du génocide des Tutsis au Rwanda. La fiction condense la narration de ces drames dans un temps très court, qui donne l’impression que le film est plus brutal que le livre, bien que la majorité des scènes violentes soient extraites du roman : le coup d’État, la nuit de peur avec sa soeur, les coups de feu, la violence des gangs, le lynchage", explique Eric Barbier. Gaël Faye ajoute :

"La grande différence avec le livre est dans la concentration de l’action. Ce qui m’est d’ailleurs revenu, c’est l’état de tension dans lequel j’ai vécu. J’avais presque oublié cette tension et le film m’a rappelé une certaine réalité de la situation dans laquelle je me trouvais : tous les jours amenaient son lot d’angoisses avec le bruit de la guerre qui devient comme une musique de fond."

Les enfants

Djibril Vancoppenolle, qui joue Gaby, et Tao Monladja, qui incarne Gino, ont eux aussi découvert cette histoire en faisant le film et ils posaient beaucoup de questions à leur partenaire Isabelle Kabano. Cette dernière se rappelle : "Quand on était hors du tournage, je continuais à être la maman et je leur racontais ce qui s’était passé au Burundi et au Rwanda. Des fois, j’oubliais qu’ils n’étaient pas les miens pour de vrai". Jean-Paul Rouve poursuit au sujet des interprètes de Gaby et Ana (Delya De Medina) :

"C’est compliqué les enfants au cinéma : c’est tout ou rien. Djibril est naturel, juste, et très mûr. Il comprend la technique du cinéma, il comprend les contraintes. Il sait ce que c’est de trouver une place, refaire une prise. Il est surdoué ce gamin. La petite Delya qui joue ma fille est incroyablement touchante. C’était plus délicat avec elle parce qu’elle est plus jeune. Elle pouvait prendre pour elle les émotions du personnage. Il y avait des scènes difficiles où elle devait pleurer, des scènes dans le noir où l’on entend les bruits de la guerre. Elle était impressionnée et émue, forcément. Il fallait faire attention."

Biographie

Eric Barbier  

Éric Barbier, né le 29 juin 1960 à Aix-en-Provence, est un réalisateur et scénariste français.

Diplômé de l'Institut des hautes études cinématographiques, il passe à la réalisation en 1991 avec le film Le Brasier. Mélodrame social sur l'univers minier interprété par Jean-Marc Barr et Maruschka Detmers, ce film est à l'époque, avec environ 100 millions de francs, l'un des plus gros budgets du cinéma français. Il connaît cependant lors de sa sortie un échec commercial cinglant. Éric Barbier travaille ensuite dans la publicité.

Il revient en 2000 à la réalisation sur grand écran puis tourne en 2006 un nouveau film à gros budget, le polar Le Serpent, avec Yvan Attal et Clovis Cornillac. Son film suivant, Le Dernier Diamant, est une nouvelle déception commerciale.

 En 2017, il tourne La Promesse de l'aube, d'après le roman de Romain Gary, avec Pierre Niney et Charlotte Gainsbourg.

Il s'est installé à Moussac en 1991, pour « vivre à côté des taureaux ».

Filmographie

Réalisateur :

1991 : Le Brasier

1993 : Un air de liberté (téléfilm de la collection Les Années lycée)

2000 : Toreros

2006 : Le Serpent

2014 : Le Dernier Diamant

2017 : La Promesse de l'aube

2020 : Petit Pays

Scénariste

2017 : Pris de court d'Emmanuelle Cuau

Acteur

1994 : Le Péril jeune de Cédric Klapisch

 

Petit Jo enfant des rues

Réalisé par Daniel Kamwa

Avec Jean Dujardin, Pierre Niney, Fatou N'Diaye

Entre les lignes, la vie de "Petit Jo, enfants des rues" contée par l'écrivaine camerounaise Evelyne Mpoudi Ngolle, en a ému plus d'un. Le film, adapté de ce roman, ne perd rien de l'intensité de cette histoire. Le réalisateur Daniel Kamwa met à l'écran ce petit garçon métis abandonné à 7 mois, puis recueilli par un viel homme seul. Une épopé rafraîchissante rappelant que l'amour peut naître de manière inopinée entre deux êtres.

Mais un concours de circonstances fait passer le personnage principal du bonheur à la désillusion. Voilà Petit Jo à la rue, vivant aux côtés de jeunes infortunés comme lui. Il faut s'arracher chaque jour, du matin au soir pour survivre dans cette jungle sombre où la loi du plus fort règne. Mais pour eux la devise des mousquetaires s'applique sans hésitation : tous pour un, un pour tous.

BIO-FILMOGRAPHIE DE DANIEL KAMWA

Daniel Kamwa  

Né au Cameroun, Daniel Kamwa est dans le métier du cinéma depuis près de 45 ans. Après une formation de comédien au Cours Simon, il entre dans la troupe de Peter Brook pour 2 ans. Ensuite il joue aussi bien au théâtre, au cinéma, qu’à la télévision ; tout en suivant des études de cinéma à Paris VIII.

C’est en 1972-73 qu’il réalise son premier court métrage « Boubou-Cravate » avec, pour partenaire féminine, Marpessa DAWN*, la vedette d’Orfeu Negro (Palme d’Or au festival de Cannes 1959 et l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1960). « Pousse-Pousse » son premier long métrage voit le jour en 1975 et connaît un large succès commercial et populaire.

Désireux de se familiariser avec le numérique, il s’inscrit en 2003 à l’AFPA d’Issoudun et obtient le Titre Professionnel Niveau III de « Opérateur de prise de vues et monteur sur système virtuel ». Auteur-Producteur-Réalisateur-Acteur, il est aussi comédien de doublage. Il a prêté sa voix en français à des acteurs de premier plan dans "Vivre et laisser mourir » – « L’ombre et la proie» –
« Gorilles dans la brume » – « Brisco County Junior » - « Meurtres au paradis » - « Banshee » - Sans oublier la voix française de Morgan Freeman dans le rôle du Président Nelson Mandela dans « INVICTUS » de Clint Eastwood.

• 2018/2019 : Production/Réalisation de « PETIT JO » d’après un roman éponyme; Edicef/Hachette

• 2014/2016 : Conception, Production et réalisation de « Turbulences » 1er long métrage d’animation Africain en 3D-4K. Sélection officiel au DIFF (Afrique du Sud). Primé au SDBFF (Etats-Unis).

• 2007/2008 : Production/Réalisation « Mâh Saah-Sah » fiction de 91 min.
Prix Cinétoile/Africalia Fespaco 2009. Sélectionné par plusieurs autres festivals:
Pusan Corée du Sud ; Brésil ; Maroc, Nigéria notamment.

• 2005 : Joue au théâtre dans « Salomé ».

• 2004 : Divers exercices de styles en DV et HDV – Prises de vues suivies de montage.

• 2002/2003 : Formation à la prise de vue et au montage sur système virtuel à l’AFPA d’Issoudun.
Stages à TV5, chez VM Productions et à l’UNESCO.

• 1997/98 : Production/Réalisation « Le Cercle des Pouvoirs » fiction de 105 min.
Festival du Film d’Histoire à Pessac 2011.

• 1993/94: Production/Réalisation « Totor » fiction de 91’ Sélection Cannes Junior 1995.
Prix Unicef . Fespaco 1995. Festivals de : Mannheim ; Namur ; Montréal ; Francfort

• 1990/91: Réalisation/animation « Vidéo-Lire » magazine littéraire 5 x 27 min. France2.

• 1986/87 : « Messe à Melen » documentaire de 11 min. - Label de Qualité CNC.

• 1983/84 : « Les Fleurs du terroir » film d’entreprise de 19 min.

• 1982 : -> « CAMAIR Dix ans d’essor » film d’entreprise de 45’ pour Cameroon Airlines.
-> « Nous les Fous du volant » docu-fiction de 10 min. commandité par l’Association des Assureurs Camerounais.

• 1981 : Production/Réalisation de : -> « Notre Fille » fiction de 91 min.
Prix d'Interprétation masculine à Carthage 1982. Festival de Locarno
-> « Danse Automate, Danse » documentaire-fiction de 6 min.

• 1980 : Production/Réalisation « AKUM » documentaire-fiction de 22 min.

• 1979 : Production/Réalisation « La Ligne de Cœur » fiction de 15min

• 1977 « Les Dieux Noirs du stade » : Portrait de Chantal REGA. Production SFP.

• 1975 : Production-Réalisation « Pousse-Pousse » long métrage de fiction de 115 min.
Grand-Prix du Meilleur Scénario 1974 au concours de l’ACCT.

• 1971/72 : Production-Réalisation « Boubou-Cravate » fiction 30’ Label de Qualité CNC.
Festivals de : Melbourne ; Oberhausen ; Téhéran

• 1974/1977 : Université de Paris VIII (théâtre-arts-cinéma)

• 1969/2005 : Comédien dans diverses productions au théâtre, au cinéma et à la télévision, tant en France qu’à l’étranger, notamment « L’Homme Pressé » avec Alain DELON.

• 1968/1970 : Centre International de Recherche Théâtrale dirigé par Peter Brook.

• 1965/1968 : Cours d’Art Dramatique René Simon à Paris.
Parrainé par Michèle Morgan et François Perrier.

 

OSS 117 alerte rouge en Afrique noire

Réalisé par Nicolas Bedos

Avec Jean Dujardin, Pierre Niney, Fatou N'Diaye

1981. Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117, est de retour. Pour cette nouvelle mission, plus délicate, plus périlleuse et plus torride que jamais, il est contraint de faire équipe avec un jeune collègue, le prometteur OSS 1001.

Biographie

Nicolas Bedos  

Nicolas Bedos, né le 21 avril 1979 à Neuilly-sur-Seine, est un dramaturge, metteur en scène, scénariste, réalisateur, acteur et humoriste français.

Fils de l'humoriste Guy Bedos, il se fait connaître à partir de 2004 dans le milieu du théâtre en écrivant quatre pièces. Auteur de plusieurs livres à succès, il écrit également un certain nombre de scénarios pour la télévision.

Après un passage à la radio sur Oui FM, il tient une chronique humoristique intitulée La Semaine Mythomane dans l'émission Semaine critique ! de Franz-Olivier Giesbert à la rentrée 2010, puis intègre On n'est pas couché de Laurent Ruquier en 2013.

En 2017, son premier film en tant que réalisateur, Monsieur et Madame Adelman, sort dans les salles, film pour lequel il est également le co-scénariste et l'acteur principal. Son deuxième film, La Belle Époque sort en 2019. Nommé à onze reprises aux César 2020, Nicolas Bedos reçoit celui du meilleur scénario original.

Filmographie

En tant que réalisateur ;

2017 : Monsieur et Madame Adelman

2019 : La Belle Époque

2021 : OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire

En tant que scénariste

2009 : Folie douce (téléfilm) de Josée Dayan

2010 : Ni reprise, ni échangée (téléfilm) de Josée Dayan

2011 : Bouquet final (téléfilm) de Josée Dayan

2012 : Les Infidèles, segment La Question écrit avec Jean Dujardin, réalisé par Emmanuelle Bercot

2013 : Amour et Turbulences d'Alexandre Castagnetti

2017 : Monsieur et Madame Adelman coécrit avec Doria Tillier

2019 : La Belle Époque

En tant qu'acteur

2010 : Ni reprise, ni échangée (téléfilm) de Josée Dayan : Jean-Pierre

2011 : Bouquet final (téléfilm) de Josée Dayan : Antoine

2012 : L'amour dure trois ans de Frédéric Beigbeder : Antoine

2012 : Populaire de Régis Roinsard : Gilbert Japy

2013 : Le Débarquement 1 et 2, émission à sketchs diffusée sur Canal+

2013 : Amour et Turbulences d'Alexandre Castagnetti : Antoine

2014 : L'Art de la fugue de Brice Cauvin : Louis

2016 : L'Invitation de Michaël Cohen : Léo

2017 : Monsieur et Madame Adelman de Nicolas Bedos : Victor

2021 : Fantasmes de David et Stéphane Foenkinos

 

Moffie

Réalisé par Oliver Hermanus

Avec Kai Luke Brummer, Mark Elderkin, Michael Kirch
2019 – Afrique du Sud, Grande Bretagne – 1h44 – VOSTF

1981, Nicholas a 16 ans, comme tous les jeunes blancs Sud-Africains de son âge, il doit accomplir son service militaire pendant deux ans. Durant cette période, le gouvernement sud-africain, blanc, raciste et ségrégationniste, mène une politique étrangère qui vise à combattre les communistes et die swart gevaar : "le danger noir". Nicholas est envoyé sur le front au sud de l’Angola pour défendre le régime de l'apartheid. Il tente alors de survivre tant aux horreurs de la guerre qu’à la brutalité de l'armée.

Sélections officielles :

76 BIENNALE DI VENEZIA (VENISE)

IFFR – INTERNATIONAL FILM FESTIVAL ROTTERDAM (ROTTERDAM)

BFI LONDON FILM FESTIVAL (LONDRES)

GUADALAJARA INTERNATIONAL FILM FESTIVAL (GUADALAJARA – MEXIQUE)

THESSALONIKI INTERNATIONAL FF (THESSALONIQUE)

LUXEMBOURG CITY FILM FESTIVAL (LUXEMBOURG)

TROMSØ INTERNATIONAL FILM FESTIVAL (TROMSØ)

DUBLIN INTERNATIONAL FILM FESTIVAL (DUBLIN)

BIFA – BRITISH INDEPENDENT FILM AWARDS 2019 (LONDRES)

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE MARRAKECH (MARRAKECH)

Biographie

Oliver Hermanus  

 

Mignonnes

Réalisé par Maimouna Doucouré

Avec Fathia Youssouf, Medina El Aidi, Esther Gohourou
2020 – France – 1h35

Amy, 11 ans, rencontre un groupe de danseuses appelé : « Les Mignonnes ». Fascinée, elle s’initie à une danse sensuelle, dans l’espoir d’intégrer leur bande et de fuir un bouleversement familial...

Point de vue à hauteur d'enfant

Le récit de Mignonnes adopte, comme dans Maman(s), le premier court métrage professionnel de Maimouna Doucouré, le point de vue d’une préadolescente. La réalisatrice explique : "Mon court et mon long métrage sont assez différents, mais ils ont en commun ce point de vue à hauteur d’enfant. J’aime dire aux spectateurs à qui je présente mon film que j’ai à cœur qu’ils puissent se mettre dans la peau d’une petite fille de onze ans le temps de la projection. Je souhaite qu’ils puissent sentir sa respiration, son pouls, son cœur qui bat. Je ne veux pas qu’on l’observe à distance ou qu’on la juge. C’est le défi émotionnel du film : créer un lien presque fusionnel entre le spectateur et mon personnage principal. Passer par le cœur pour atteindre l’esprit."

Qui est Maimouna Doucouré ?

Après des études de Biologie, Maïmouna Doucouré se lance dans le cinéma suite à un concours de scénario qui lui permet de réaliser un premier film autoproduit. Elle écrit ensuite Maman(s), une histoire à hauteur d’enfant, avec un soupçon autobiographique. Produit par Bien ou Bien Productions, le film est sélectionné dans près de 200 festivals à travers le monde et remporte plus de 60 prix, dont le prix international au festival de Sundance, le grand prix au festival de Toronto ainsi que le César 2017 du meilleur court métrage.

Son premier long métrage, Mignonnes, aborde le thème de l’hypersexualisation des pré-adolescentes et reçoit en janvier 2020 le Prix de la Meilleure Réalisation au Festival de Sundance ainsi que la Mention Spéciale du Jury International à la Berlinale (Génération).

Méthode originale

Pour trouver les cinq actrices principales, Tania Arana a entrepris un casting sauvage de six mois où elle a rencontré 700 petites filles. La directrice de casting a trouvé Fathia Youssouf, qui joue Amy, à la toute fin des recherches. Pour aider les comédiennes à trouver leur personnage, la réalisatrice Maimouna Doucouré a fait correspondre chacune des "mignonnes" à un animal donné : un chien pour Coumba, un ours très ancré au sol pour Jess, ou un serpent sensuel et prêt à mordre pour Angelica… Elle se rappelle :

 

 

"Pour Amy, au début du film, par exemple, je lui disais que son personnage était un chaton chétif, fragile, seul au monde, ce qui l’aidait à trouver une attitude et un regard courbés, délicats. Au fur et à mesure, je lui disais que ce chaton allait devenir un chat, puis qu’il allait se transformer en panthère noire. Cette méthode lui a permis de s’y retrouver dans les séquences, car nous ne tournions pas dans l’ordre. En outre, il y a eu un gros travail de préparation avec l’ensemble des actrices. Je leur ai beaucoup raconté l’histoire, car je ne donne jamais le scénario à mes acteurs enfants par peur de l’effet "récitation de poésie"."

Retrouvailles

Maïmouna Gueye qui jouait la mère dans Maman(s), incarne dans Mignonnes la maman d’Amy. Maimouna Doucouré raconte : "Elle est dotée d’une forte présence à l’image… C’est une actrice incroyable, puissante. J’étais heureuse de ce qu’elle m’avait donné dans Maman(s). C’est une actrice qui n’a pas d’ego, qui est totalement au service du réalisateur. Elle me fait une confiance aveugle, tout est fluide avec elle. Elle se donne corps et âme dans un rôle, c’est un vrai bonheur."

Des couleurs saillantes

Les couleurs du film sont saillantes et accrochent l’œil du spectateur. Côté photographie, Maimouna Doucouré voulait une image en lien avec la représentation du monde que se fait son personnage principal. "Quand Amy est à l’extérieur avec ses copines, le monde est très coloré, solaire et lumineux. Et chez elle, les tonalités sont différentes et progressivement, l’image s’assombrit. Je voulais que les couloirs de l’appartement aient l’air de rétrécir au fur et à mesure du récit. Nous avons travaillé la lumière dans les intérieurs avec cette idée en tête. L’image est donc étroitement liée aux émotions et aux ressentis d’Amy", précise la cinéaste.

La danse comme prétexte

Le twerk, cette danse sensuelle faite de déhanchés provocants que pratiquent les jeunes filles de Mignonnes, crée un décalage avec leur corps en transition. Pour Maimouna Doucouré, la danse est en fait un prétexte pour filmer cet âge transitoire où le corps des jeunes filles se métamorphose et engendre de multiples questionnements (parfois aussi un rejet de sa propre image). Elle note :

"Bien sûr, ces très jeunes filles ne se rendent pas compte du message qu’elles renvoient en dansant et s’exposant ainsi. De mon point de vue, l’attitude provocante de certaines, qui ont l’air émancipé, est liée à un besoin d’amour. Les réseaux sociaux viennent compliquer la donne, car chaque « like » reçu engendre une décharge de dopamine et a contrario, l’absence de plébiscite suscite une baisse de l’estime de soi. Tout cela est préoccupant, et nous sommes tous impliqués par ces mécanismes aujourd’hui."

Biographie

Maimouna Doucouré  

Maïmouna Doucouré est une scénariste et réalisatrice franco-sénégalaise.

Le film Maman(s) qu’elle a écrit et réalisé, a remporté de nombreux prix internationaux dont le prix du Meilleur Court métrage au Festival de Toronto au Canada, le prix du meilleur court-métrage international au Festival du film de Sundance aux États-Unis et le César 2017 du Meilleur court métrage.

Maïmouna Doucouré est née à Paris. Sa mère commerçante et son père éboueur sont venus tous deux du Sénégal, ils s'installent dans le 19e arrondissement de Paris. Après un bac S, elle obtient une licence en biologie de l’université Paris 6. En parallèle à ses études, elle suit des cours de théâtre au sein du laboratoire de l'actrice Hélène Zidi.

Son premier court-métrage auto-produit Cache-cache sorti en 2013, et réalisé dans le cadre d'un concours de scénario initié par l'union sociale pour l'habitat, reçoit le 3e Prix de HLM sur Cour(t) et le coup de cœur du jury du festival Génération Court d’Aubervilliers.

Son deuxième film, Maman(s), a été présenté dans plus de 200 festivals et a remporté près de 60 prix internationaux dont le prix du meilleur court-métrage international au Festival de Sundance, le grand prix au Festival de Toronto ou le grand prix CinéBanlieue, qui a été remis à Maïmouna Doucouré par la Ministre de la Culture, Fleur Pellerin. Il est récompensé du César 2017 du Meilleur court métrage. Avec ce film, elle a participé au dispositif Talents en courts, partenariat entre Jamel Debbouze6 et le CNC. Il évoque l'histoire douloureuse d'Aïda, une enfant confrontée à la polygamie dans sa famille. Face au désarroi de sa mère la fillette décide de se débarrasser de la nouvelle femme de son père. Maimouna Doucouré s'est inspirée de sa vie pour raconter cette histoire.

En janvier 2017, de nouveau à Sundance, elle reçoit le Global Filmmaking Award pour son projet de long métrage Mignonnes9. Lors de l'événement, la réalisatrice représentait la France parmi les quatre réalisateurs choisis dans le monde entier et elle est parrainée par la réalisatrice afro-américaine Ava DuVernay10. Forte de ce soutien, le long métrage Mignonnes sort sur les écrans en août 2020. Il évoque l'hypersexualisation des pré-adolescentes à travers l’histoire d’Amy, 11 ans, qui intègre à Paris un groupe de danseuses de sa génération. Depuis sa sortie sur la plateforme Netflix, le film fait l'objet de vives controverses aux États-Unis, accusé par la droite conservatrice de promouvoir « l’exhibition obscène des parties génitales de mineures, sollicitant un intérêt lubrique pour le sexe », alors même que le film entend dénoncer la sexualisation précoces des jeunes filles, soumises à la dictature des apparences amplifiée par les réseaux sociaux.

 

Le père de Nafi

Réalisé par : Mamadou Dia

Avec Saikou Lo, Alassane Sy
2019 – Sénégal – 1h47 – VOSTF

Dans une petite ville du Sénégal, deux frères s’opposent à propos du mariage de leurs enfants. Deux visions du monde s’affrontent, l’une modérée, l’autre radicale. Les jeunes Nafi et Tokara rêvent, eux, de partir étudier à Dakar, la capitale, et de vivre avec leur époque. A la manière d’une tragédie, et alors que s’impose la menace extrémiste, les amoureux doivent trouver un chemin pour s’émanciper des conflits des adultes.

 

Ibrahim

Réalisé par Samir Guesmi

Avec Abdel Bendaher, Samir Guesmi, Luàna Bajrami
Le film fait partie de la Sélection Officielle Cannes 2020.

La vie du jeune Ibrahim se partage entre son père, Ahmed, écailler à la brasserie du Royal Opéra, sérieux et réservé, et son ami du lycée technique, Achille, plus âgé que lui et spécialiste des mauvais coups. C’est précisément à cause de l’un d’eux que le rêve d’Ahmed de retrouver une dignité se brise lorsqu’il doit régler la note d’un vol commis par son fils et qui a mal tourné. Les rapports se tendent mais Ibrahim décide alors de prendre tous les risques pour réparer sa faute...

Biographie

Samir Guesmi 

Samir Guesmi, né le 7 octobre 1967 à Paris, est un acteur français.

Né à Paris en 1967, il a grandi au sein d'une famille d'immigrés algériens de huit enfants, avec un père ouvrier de chantier et une mère assistante maternelle. Élève médiocre à l'école, le théâtre a donné un sens à son existence, comme il le racontait en 2016, au média The Times Of Israel : "Il y avait un cours de théâtre près de chez mes parents, où nous vivions, dans le 13ème arrondissement à Paris. Dans le quartier de la Butte-aux-Cailles il y avait vraiment des gens de tous âges qui traînaient devant et je ne savais pas ce que c’était. Un jour je me suis arrêté et je suis entré à l’intérieur. J’ai découvert un cours d’art dramatique. Je m’y suis posé, et pour moi la vie a commencé. Déjà d’être avec des gens venus de tous horizons sociaux et culturels pour la même envie, le théâtre…"

Après avoir effectué une formation d'acteur au Studio Pygmalion, puis au Théâtre-école Tania Balachova et au Théâtre École de Belle de Mai à Marseille. Au théâtre, il a joué notamment sous la direction de Jean-Christian Grinevald, Bernard Bloch, Georges Lavaudant, Stéphane Muh, Claude Alice Peyrotte, Frédéric Bélier-Garcia et Mohamed Rouabhi. Samir Guesmi s'est lancé à corps perdu dans cette passion, et a très vite trouvé le chemin des plateaux de cinéma, Samir reçoit en 1996, pour le long-métrage Malik le maudit, le prix Michel-Simon et le prix d'interprétation au festival du film d'Amiens. Après cela, il multiplie les apparitions marquantes au cinéma (RRRrrr !!!, Ne le dis à personne, Adieu Berthe, Un conte de Noël…), tout en continuant de s'illustrer au théâtre.
En 2007, Alain Gomis lui confie son premier grand rôle dans Andalucia.

En 2011, il est l'amoureux de jeunesse de Noémie Lvovsky dans Camille redouble, rôle qui lui vaut une nomination au César du meilleur acteur dans un second rôle. En 2017, aux côtés de Kad Merad et d'enfants non acteurs, il s'illustre en professeur d'un collège dans La Mélodie de Rachid Hami. À la télévision, on a pu notamment le voir camper un trafiquant de drogue dans la saison 2 d'Engrenages, tenir l'un des rôles forts de la série Les Revenants et, en 2015, faire partie du casting de la série Nina.

Il a réalisé en 2007 le court métrage C'est dimanche et, en 2020, un premier long métrage Ibrahim qui obtient le prix du meilleur film au Festival d’Angoulême.

 

Le gendarme d’Abodo

Réalisé par Anton Vassil

Avec Michel Gohou, Ambassadeur Agalawal, Ray Reboul
2019 – Cote d’Ivoire – 2h – VOSTF

Le gendarme Gokou mène une vie paisible dans un village à la frontière entre le Ghana et la Côte d’Ivoire où il dépouille toutes les voitures qui passent. Mais le jour où il tombe accidentellement sur la voiture du ministre de la Défense, il est muté dans le quartier le plus chaud d’Abidjan: Abobo. Devant faire équipe avec le fils illégitime du président de la République française écarté des missions sensibles, il va devoir prouver qu’il est un vrai gendarme.

Michel Gohou, l'homme qui fait rire les Ivoiriens et leurs voisins

Après le racket de trop à la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, l'adjudant chef Gokou, alias Michel Gohou que l'AFP surnomme désormais le "Louis de Funès africain", se retrouve parachuté à Abobo, l'un des quartiers les plus populaires de la capitale ivoirienne. Il doit bientôt faire équipe avec un collègue français, le fils illégitime du président de la France, incarné par l'acteur Ray Reboul. Sa dernière lubie : démanteler une cellule terroriste. Rien de mieux donc que la Côte d'Ivoire qui, jusqu'à preuve du contraire, ne compte pas de terroristes pour réaliser ce fantasque projet. Anton Vassil filme ce duo de bras cassés lâché à Abobo et qui va se retrouver dans de drôles de situations. Le cinéaste s'est entouré de deux co-scénaristes ivoiriennes pour écrire "Le Gendarme de Abobo". "On a beaucoup ri en écrivant les scènes", se souvient le réalisateur.

"Je savais que le film allait bien marcher, mais je ne savais pas à quel point. Le film touche les bonnes notes sur un tas de sujets. Le scénario parle à l'audience, évoque des thématiques qui touchent l'inconscient collectif... C'est un film bien écrit, fait professionnellement et on a de très bons acteurs", confie à franceinfo Afrique Anton Vassil, également co-producteur de la fiction.

Parmi eux, le comédien Michel Gohou qui doit sa popularité, entres autres, à la série ivoirienne "Ma famille", produite par l'actrice ivoirienne Akissi Delta et distribuée au-delà des frontières de la Côte d'Ivoire. Les Ivoiriens et leurs voisins de la sous-région ne lui résistent plus depuis quelques années déjà. "Le scénario a été écrit sur-mesure pour Michel Gohou. Beaucoup d'Ivoiriens qui ne l'avaient jamais vu jouer un tel personnage à l'écran découvrent à quel point il a du talent", indique Anton Vassil. "Le seul souci que j'avais, c'était la distribution. J'avais peur de ne pas avoir celle que je souhaitais. Mais nous avons été très bien soutenus par le groupe Majestic et j'en suis très content. Lorsque les choses sont faites avec professionnalisme, elles réussissent".

Une comédie sur-mesure qui atteint son public

Pour son précédent film, Laurent et Safi (2015), sorti en Côte d'Ivoire et auquel Michel Gohou participait également, le réalisateur français avait eu moins de chance. "La Côte d'Ivoire est pour moi le centre de l'Afrique francophone en terme d'audiovisuel. C'est un pays qui a toujours été très créatif. Mais le problème de la Côte d'Ivoire, qui était le même dans les autres pays francophones, c'est qu'il n'y avait plus de salles de cinéma". L'arrivée du groupe Majestic a changé la donne.

 "L'émergence d'une salle de cinéma a permis une renaissance du cinéma local, note Anton Vassil. Les gens avaient perdu la culture du cinéma, parce qu'il n'y avait pas eu de salles pendant longtemps dans le pays. En 2014, beaucoup de gens se disaient : 'A quoi ça sert d'aller voir un film, je vais regarder le DVD'. Ils ont désormais repris goût au fait d'aller au cinéma. Ils comprennent qu'un film doit être vu principalement en salle et que tous les autres produits ne sont justement que des dérivés. Le fait d'aller voir un film sur grand écran le dimanche est rentré dans les habitudes des Ivoiriens. Il y a une culture du cinéma qui revient en Côte d'Ivoire et dans toute l'Afrique francophone.Tant qu'on n'a pas ses propres salles, on ne peut pas avoir son cinéma. Maintenant, qu'il y a des salles, on peut faire des choses en Afrique qui ne dépendent plus des subventions extérieures." Et Anton Vassil d'ajouter : "Tout le film a été produit au niveau du casting et sur le plan technique en Côte d'Ivoire".

Une production "made in Côte d'Ivoire" qui fait de l'ombre aux films internationaux, souligne son réalisateur. "Nous sommes maintenant en concurrence avec les films américains qui avaient, jusqu'ici, tendance à dominer le paysage cinématographique", affirme Anton Vassil. A titre de comparaison,"en un mois d'exploitation Le Gendarme de Abobo a rassemblé 15 000 spectateurs alors que Black Panther (succès mondial au box office, NDLR) en a réuni 22 000 au bout deux mois", note Nancy Aka, directrice commerciale et marketing de Majestic Cinéma. "Il y a un réel appetit pour cette catégorie de films (les productions africaines, NDLR) et nous veillons à offrir des produits de qualité".

Le succès de la comédie sur le territoire ivoirien offre de belles perspectives pour une distribution internationale du film, notamment grâce à sa tête d'affiche. "La Côte d'Ivoire a beaucoup exporté ses stars et Michel Gohou est un cas exceptionnel. Vous allez dans n'importe quel village au fin fond du Sénégal, par exemple, tout le monde le connaît. Michel Gohou est une superstar. Si un jour, il y avait un musée Grévin en Afrique, on l'y mettrait. Il fait rire tout le monde". Y compris son metteur en scène. "Pendant, le tournage, j'étais parfois obligé de tourner de nouveau une scène parce que soit on entendait mon rire, soit la caméra bougeait parce que je n'arrivais pas à me retenir." Anton Vassil peut continuer à sourire puisque les cocasses aventures du gendarme Gokou, alias "Le Gendarme de Abobo", risquent encore d'arracher des fous rires à certains.

Biographie

Anton Vassil 

Anton Vassil, de nationalité française, né à Düsseldorf (Allemagne), est un réalisateur et scénariste de longs métrages, documentaires, clips vidéos, et publicités.

Réalisateur de longs métrages et de documentaires politiques et historiques, Anton Vassil réalise son premier long métrage, Marching out of Time , en 1993.

Anton Vassil réalise en 1999 Guderian, un document historique dévoilant les images inédites des intrigues des coulisses militaires du Troisième Reich. En 2001, Anton Vassil met ses efforts à contribution de la lutte contre la "bonne pensée" en réalisant La Dictature de la pensée unique avec la participation d'intellectuels notables dont Jean-François Kahn, Jean Barreau et Guillaume Bigot. D'autres reportages tels que Les Oiseaux dévoilent le côté sensible et poétique du réalisateur.

En 2004, Anton Vassil travaille étroitement avec l'Agence spatiale européenne pour laquelle il écrit ISS Space Agency, une coproduction européenne de long métrage pour le marché audiovisuel international.

Fidèle à ses convictions, trilingue, de nationalité française, né en Allemagne avec 15 ans passés aux États-Unis, avec une maîtrise en communication audiovisuelle de Loyola Marymount University, Anton Vassil écrit et réalise Laurent et Safi, une comédie musicale franco-malienne sortie en salle à Abidjan et à Paris en 2017.

En 2018 il écrit et réalise la comédie Ivoirienne Le Gendarme de Abobo dont la sortie en 2019 dans les salles Ivoiriennes et Africaines a été numéro un du Box Office pendant plusieurs mois.

Filmographie

1993 : Marching out of Time

1999 : Guderian

2000 : La Dictature de la pensée unique

2001 : Les Oiseaux

2004 : ISS Space Agency

2015 : Laurent et Safi (présenté à Lumières d’Afrique)

2018 : Le Gendarme de Abobo

 

Haingosoa

Réalisé par Edouard Joubeaud

Avec Haingosoa Vola, Marina Amagoa, Remanindry
2019 : France – Madagascar – 1h12 VOSTF

Haingo, jeune mère célibataire du sud de Madagascar, ne parvient pas à payer la scolarité de sa fille. Quand une compagnie de danse de la capitale lui propose un contrat à l’essai, Haingo saisit cette chance, quitte sa famille et monte à Tananarive. Elle n’a que quelques jours pour apprendre une danse qui lui est totalement étrangère.

Idée du film

1999, Édouard Joubeaud, se rend pour la première fois à Madagascar. Début d’une longue relation avec cette île-continent, devenue, au fil du temps, un pays de cœur. Il apprend le malgache, étudie l’histoire du pays, y rencontre un vivier d’artistes et y mène des initiatives pour les Nations unies. En 2010, en mission dans le Sud de l’île, il fait la rencontre de Remanindry, musicien-danseur tandroy de renommée internationale, connu pour ses musiques chamaniques transposées des cultes de possession à la scène. De la fascination à l’amitié, les deux hommes lient au fil des ans une relation de confiance jusque dans les sphères familiales devenues alors le berceau d’inspiration du film. Haingosoa se profile en 2015 : Édouard voit en Haingo, fille cadette de Remanindry, le rôle principal de son premier long métrage. De sa complicité avec cette jeune mère malgache se dessinent les contours d’une histoire où le réel invite l’imaginaire à panser un quotidien parfois éprouvant et rendre possible ce désir, si personnel à Haingo en l’occurrence, de vie meilleure.

Mixité fictionnelle et documentaire

Haingosoa s’inscrit dans cette mixité fictionnelle et documentaire, à l’image du cinéma de JeanCharles Hue (Mange tes morts, tu ne diras point, 2014, La BM du Seigneur, 2010) qui suit depuis plus de dix ans une communauté des gens du voyage. Une approche basée sur la fascination d’une communauté, de personnalités fortes au destin fragile, fleurtant souvent avec l’imprévisible et le risque.

Musiques et danses

Le film réunit plusieurs générations de compositeurs et de musiciens malgaches. Remanindry, père d’Haingo, incarne la musique de l’Androy, région aride du Sud de l’île, tandis que la Compagnie RandriaErnest de Tananarive représente à sa façon la danse et la musique des hautes terres d’aujourd’hui. Dadagaby, l’un des compositeurs du film, est quant à lui un monument de la musique malgache. Il est l’auteur de dizaines de chansons splendides connues de tous les Malgaches telles que Ny Voninavoko, Mananjary ou Iza Ireo. Décédé en 2018, pendant le tournage, il a été pour Édouard Joubeaud pendant plus de dix ans une source intarissable d’émerveillement, d’inspiration et de poésie - le film lui est d’ailleurs dédié. La jeune Voara, enfant prodige, reprend deux de ses chansons : Sahondra (accompagnée dans le film par son père à la guitare) et Mananjary. Voara et le groupe PRAL incarnent la jeune génération et apportent, chacun à leur manière, de la grâce à la narration.

Biographie

Édouard Joubeaud 

Édouard Joubeaud connaît sa première expérience de cinéma sur Jacquot de Nantes d’Agnès Varda, film dans lequel il interprète le rôle de Jacques Demy enfant. Il réalise par la suite des œuvres documentaires à Madagascar (Mavokely, Les charbonniers) et produit des créations scéniques en collaboration avec des auteurs de la diaspora malgache telles que Le Prophète et le Président de Raharimanana en 2005.

En 2007, il se rapproche de l’UNESCO et prend en 2012 la direction éditoriale de Femmes dans l’histoire de l’Afrique. Primé en 2014 par ONU Femmes, ce programme vise à mettre en lumière, à travers des bandes dessinées et des films, le rôle de figures féminines dans l’histoire du continent. En 2018, inspiré par l’univers d’une famille du Sud de Madagascar, il réalise son premier long-métrage, Haingosoa.

 

Les femmes du pavillon J

Réalisé par Mohamed NADIF

Avec : Assma El Hadrami, Jalila Talemssi, Imane Mechrafi, Rim Fathi, Fatima Attif, Nisrin Erradi, Kenza Fridou
2019 – Maroc – 1h37 – VOSTF

La « maison du bonheur » ! On ne peut trouver de qualificatif plus ironique pour parler des Femmes du pavillon J qui se déroule dans le quartier pour femmes d'un hôpital psychiatrique de Casablanca. Bien que très différent dans son traitement de l’univers sombre dans lequel baigne Vol au-dessus d’un nid de coucou [Milos Forman, 1975], le second long métrage de Mohamed Nadif partage avec son illustre prédécesseur une profonde compassion envers ses protagonistes, incarné(e)s de façon émouvante par une distribution exceptionnelle jouant avec brio les sentiments d’abandon et d’échec éprouvés par leurs personnages. Au travers d’escapades nocturnes en ville avec la complicité d’un personnel infirmier compréhensif, trois patientes font l’expérience de la camaraderie et de la sororité, qui les aident à trouver la force de surmonter leurs blessures psychiques, et pouvoir ainsi espérer retrouver liberté, joie et espoir dans l’avenir.

Biographie

Mohamed Nadif

Comédien de théâtre, metteur en scène, acteur, Scénariste, réalisateur et producteur marocain (AWMAN Productions, Casablanca).

Mohamed NADIF a d’abord affûté ses armes au théâtre, en tant que comédien et metteur en scène, avant d’arriver au cinéma. Après l’Institut Supérieur d’Art Dramatique et d’Animation Culturelle à Rabat (spécialité interprétation), il prolonge sa formation à l’Université Paris-X où il obtient un diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en théâtre et art du spectacle.

Il a aussi tenu des rôles principaux dans plusieurs films et téléfilms.

Il a écrit et réalisé trois courts métrages : « La jeune femme et l’ascenseur » (2005 – 9 min), « La jeune femme et l’Instit » (2007 – 16 min) et « La jeune femme et l’école » (2009 – 10 min). « Andalousie, mon amour ! » (2011) est son premier long-métrage présenté à Besançon au Festival Lumières d’Afrique..

 

Enterrés

Réalisé par Françoise Ellong

Avec Anurin NWUNEMBOM, Lucie MEMBA BOS, Assala KOFANE, Émy DANY BASSONG,Denis ETOUKA
Décembre 2019 – Cameroun - 1h28

Quatre amis d'enfance approchant la quarantaine se retrouvent grâce à l'initiative du plus vieux d'entre eux, NDEWA 39 ans. Ils ont gardé contact depuis toutes ces années et au bilan de leur vie actuelle, tout va mal.
L'idée de NDEWA : des retrouvailles assez particulières et originales dans un terrain vague isolé, chacun muni d'objets ou symboles importants de cette vie passée qu'ils vont littéralement enterrer afin de songer à de nouvelles perspectives, pour démarrer une vie toute neuve.
Mi surpris mi amusé, tout le monde accepte de jouer le jeu. Un à un, ils se mettent tous et à tour de rôle à déposer ces objets de leur passé dans leurs trous respectifs tout en relatant l'histoire qui les lie à eux.
C'est alors que sans le vouloir, NDEWA s'apprête à enterrer la clé qui va tout faire basculer. Soudain, tout s'arrête net. L'un après l'autre autour de ce cercle, les trois autres se souviennent de l'orphelinat tenu par des religieux dans lequel ils ont tous les quatre grandi.
Mais surtout, ils se souviennent de "DADDY", le prêtre qui dirigeait l'enseigne et qui se servait secrètement de cette même clé pour gagner la confiance des jeunes victimes qu'ils étaient tous, ou presque ...

Biographie

Françoise ELLONG

Née en 1988 à Douala au Cameroun, la scénariste et réalisatrice Bénino-camerounaise Françoise Ellong s'installe à onze ans chez son oncle dans la ville de Brunoy en France. Elle y écrit ses premières histoires et des l'âge de quinze ans jusqu'à sa majorité, participe au Prix du Jeune Ecrivain de Langue Française. Le jury du concours la félicite pour sa nouvelle Journal Intime d'un Meurtrier et la pousse à s'intéresser au scénario,

De dix-huit ans à ce jour, Françoise Ellong écrit et réalise neuf courts métrages primés, une série panafricaine en pré production co-produite par Canal+, enseigne le scénario dans deux écoles à Yaoundé et réalise le film W.AKA qui parcourt une trentaine de pays et remporte sept prix à l'international

Avec « ENTERRÉS », Françoise Ellong signo un deuxième long-métrage très attendu et est en développement de trois autres projets de longs-métrages ainsi qu'une série produite par Wouri Studios

 

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