Soirée de clôture : Délice Paloma
Réalisé par : Nadir Moknèche – 2007 – France – 134 mn
Avec : Biyouna, Nadia Kaci, Aylin Prandi, plus
Synopsis :
Vous avez besoin d'un permis de construire ? Vous êtes seul un soir ? Appelez la bienfaitrice nationale, Mme Aldjéria : elle vous arrange ça. Celle qui s'est donné le nom du pays ne recule devant aucune combine pour survivre dans l'Algérie d'aujourd'hui. Pour peu qu'elles soient jolies et peu scrupuleuses, ses recrues peuvent faire carrière. La dernière, Paloma, fait grand effet, en particulier sur Riyad, le fils de Mme Aldjéria. Le rachat des Thermes de Caracalla, le rêve qui devait permettre au clan d'Aldjéria de changer de vie, sera l'affaire de trop.
"Délice Paloma" selon son réalisateur
Le réalisateur algérien Nadir Moknèche résume Délice Paloma : « Mon film brosse le portrait d'un "petit peuple" qui, pour s'en sortir, imite des comportements qui ne sont pas les siens. C'est l'histoire d'une femme en quête d'ascension sociale dans un pays en pleine mutation. Zineb Agha, alias Madame Aldjéria, part avec quelques handicaps : c'est une femme seule, dans la cinquantaine, d'origine modeste, un fils issu d'un père inconnu… Pour survivre, elle a forcément fait un peu de tout, jusqu'à vendre "un peu d'amour pour alléger la solitude de certains hommes." Comment vivre, s'en sortir, dans un univers de combines, de bouts de ficelles, un pays de passe-droits et de pots-de-vins ? »
Biyouna, une icône populaire fait son cinéma
Biyouna, l'actrice principale de Délice Paloma, est une véritable icône populaire en Algérie. Née dans le quartier populaire de Belcourt au sein d'une famille citadine d'Alger, elle est danseuse dans les années 60, dans des orchestres féminins et dans de prestigieux cabarets de l'époque. En 1972, à l'âge de 19 ans, elle décroche par hasard un petit rôle dans le cultissime feuilleton télévisé El-Harrik. Le succès du programme est immense, en grande partie grâce à la gouaille de Fatma, le personnage que la jeune Biyouna interprète avec un naturel alors encore inédit sur les écrans algériens. Biyouna devient alors une icône populaire, plus célèbre que sa soeur, la chanteuse Faïza. Elle devra attendre 1999, avec le film Le Harem de Mme Osmane de Nadir Moknèche, pour obtenir un rôle dans un registre autre que comique, son personnage de Fatma lui collant à la peau de nombreuses années et la cantonnant dans le registre du rire.
Les retrouvailles avec Biyouna…
Délice Paloma permet au réalisateur Nadir Moknèche de poursuivre sa fidèle collaboration avec Biyouna, véritable icône populaire en Algérie. Le cinéaste l'avait déjà dirigé dans ses deux premiers films, Le Harem de Mme Osmane (2000) et Viva Laldjérie (2004). … point de départ du film
C'est la perspective de retrouver Biyouna qui a donné à Nadir Moknèche l'envie de réaliser Délice Paloma. Le cinéaste explique :"J'avais le désir de propulser une fois de plus Biyouna dans l'univers urbain d'Alger. On se fréquente depuis 1999, on a fait deux films ensemble, c'est dire qu'on se connaît bien. Dans la vie, Biyouna est une véritable icône populaire, qui garde le courage et l'irrévérence de ses débuts. Elle m'a fait découvrir et même plonger dans le milieu interlope d'Alger. (…) Durant les répétitions, Biyouna a imprimé de sa personnalité, de sa nature, de son tempérament, le rôle d'Aldjéria, et lui a donné l'humour cruel et réaliste du petit peuple d'Alger."
Film français ou algérien ?
Délice Paloma est un film dont l'action se déroule en Algérie, dont l'histoire évoque le peuple algérien, mais qui est financé en France. Le réalisateur Nadir Moknèche s'exprime sur cette "double" nationalité : "L'ironie du sort, c'est qu'après les indépendances des pays du Maghreb, Paris est devenu leur capitale culturelle. Pas seulement dans la production cinématographique, mais aussi dans l'édition, la recherche… Mes films me ressemblent, et ressemblent à beaucoup d'entre nous qui sont le fruit de cette histoire ranco-algérienne, histoire douloureuse certes, mais c'est notre histoire. Quand tu es à Alger et que tu vas dans une boulangerie pour acheter une baguette ou un mille-feuille, tu ne te poses pas la question de savoir si c'est français ou algérien. Il ne faudrait pas qu'un jour, on veuille arracher les figuiers parce qu'ils auraient été introduits par les phéniciens."
Petit Kursaal, soirée de clôture et annonce des prix. Suivi par un pot aux saveurs des îles, 12 novembre à 20:30.