Agadir-Bombay
Mardi 13 novembre à 18h. Petit Kursaal. En présence du réalisateur.
Réalisé par Myriam Bakir • Maroc, 2011, 80 min • Avec Noufissa Benchehida, Driss Roukh, Fatima Tihihit, Abdelatif Chaouki, Abdelatif Aatif, Rachida Agourame.
Imane, 14 ans, passionnée de comédies musicales indiennes, habite Taroudant, petite ville berbère du Sud du Maroc où elle se morfond. Se sentant incomprise et mal aimée de tous, elle rêve de vivre à Agadir. Grâce à sa voisine, la belle Leila, 25 ans, Imane peut enfin découvrir la ville de ses rêves.. Mais le rêve est de courte durée. Le séjour de l’adolescente à Agadir bascule dans une dure réalité, insoupçonnée, qui changera sa vision du monde…
Agadir Bombay a pour héroïne Imane (Siham Touzi), une jeune habitante de Taroudant enjouée et rêveuse. Dans sa petite ville, Imane s'ennuie et rêve grand. Elle trompe sa lassitude en regardant ses films préférés, les comédies musicales indiennes. Mais cela ne lui suffit plus, elle se sent retenue dans sa petite cité du Sud, les gens y sont trop simples, elle rêve d'ailleurs. Son souhait le plus cher : aller à Agadir, la belle ville côtière, brillante et pleine de vie, et si loin de ce quotidien monotone. L'occasion se présente sous la forme de Leïla (Noufissa Benchehida), belle jeune femme qui vit dans la station balnéaire. La mère de Leïla est la voisine d'Imane, et, lors d'une des visites de la jeune femme à sa famille, elle va proposer à l'adolescente de l'emmener voir la belle Agadir. Imane n'hésite pas et embarque vers un voyage qui va la mener du rêve à la désillusion. Sous son visage rieur et lumineux, Agadir cache de nombreux secrets dans ses ruelles. Imane va découvrir que les apparences sont trompeuses, et être entrainée dans le monde sans pitié de la prostitution. Traitant d'un sujet difficile tout en touches légères, Agadir Bombay reste une comédie. Par le filtre des yeux d'Imane, à travers sa naïveté et son insolence, les adultes cupides et véreux sont dédramatisés, mais le thème reste réaliste, et cette fable vivante et colorée lève en douceur et en simplicité le voile sur un des aspects les plus délicats de la société marocaine.
Myriam Bakir
Myriam Bakir est marocaine. Elle est née à Paris le 17 mai 1968, elle fait partie de la deuxième génération de cinéastes marocains. Elle a un style bien à elle au cinéma. Faire passer des messages, briser les tabous et mettre à nu les sentiments les plus profonds sur un ton de comédie et avec dérision : c’est là sa vocation première. Pour son premier film, Myriam Bakir a choisi le sujet épineux de la prostitution qu’elle a voulu traiter sous forme de comédie.
Questionnée à ce sujet, la réalisatrice semble intransigeante sur le fait que son film n’est pas un documentaire, ni un film éducatif et encore moins un film moralisateur. Pour elle, l’essentiel est de mettre en lumière une réalité qui existe bel et bien au sein de la société marocaine pour sensibiliser au maximum ceux qui mettent trop facilement le voile sur ce sujet. Une réalité tragique que la réalisatrice du film a voulu traiter sous l’angle de la comédie, pour permettre aux téléspectateurs de voir le film sans en être accablés. « Montrer dans un film le côté glauque d’un problème, c’est donner d’emblée au public des raisons pour le rejeter », souligne la réalisatrice.
Sélectionné en compétition officielle dans le cadre du Festival du film des femmes à Salé, Agadir-Bombay est le premier long métrage réalisé par Myriam Bakir.