Bouts de vies, Bouts de rêves
Lundi 11 novembre à 14 h. Petit Kursaal.
Réalisé par Hamid Benamra • Algérie, 2012, 104 min.
Le réalisateur lui-même présente ainsi son film : « Être révolutionnaire ce n’est pas toujours porter une kalachnikov mais être témoin de son histoire. »
À partir de bouts de papiers collés les uns aux autres s’alignent et se dessinent les caractères de personnalités aux mille facettes. À partir de revues de luxe affichant l’opulence d’un monde inaccessible, on met à nu des figures ayant forcé les portes de l’histoire. À partir de produits véhiculant un rêve de consommation outrancier, on met en lumière les rêves et l’idéal de tout un peuple.
Ce n’est pas un sujet sur la lutte des classes, mais une mise en évidence d’un paradoxe entre un Sud en quête de nourriture et un Nord avide d’expansion. Ce n’est pas un sujet sur une curiosité technique d’un artiste original mais une mise en relief d’un propos et d’une préoccupation d’un citoyen conscient de son histoire. Ce n’est pas un sujet de détournement d’un discours mais un rappel des histoires occultées de nos mémoires. Ce n’est pas un sujet sur un artiste revendicatif mais le bout à bout de revendications d’hommes et de femmes ayant choisi d’aller au bout de leur rêve.
« Objet filmique non-identifié […] Un collage violent […]. Décortiquant le langage, malmenant le fil narratif, il distord le récit de son film [...] dans une construction qui prend finalement une tournure dynamique et totalement compréhensive. » Commentaire du journaliste Samir Ardjoum - El Watan Project, 10 nov. 2012
Hamid Benamra
Avec deux passeports et deux langues, il a vécu en Algérie jusqu’à ses 23 ans. Il réside depuis en France. À 5 ans, il découvre, fasciné, le cinéma et à 20 ans il a déjà réalisé 4 fictions, dont certaines seront primées à Alger, Bruxelles et au Fespaco. Après des études de philosophie à Alger, une bourse du gouvernement français le conduit à Paris enrichir sa formation cinématographique à l’ESEC et l’École des Hautes Études. En 1982, Mouny Berrah le comparera à Godard et dira de lui : « Avec des moyens dérisoires, avec un sens du cinéma étonnant, Abdelhamid Benamra interroge cet adjectif étroit dans lequel est enfermé un certain cinéma, du vrai cinéma, du cinéma tout court. » Depuis, sa caméra ne l’a jamais quitté et filme des rencontres, des êtres dont l’art, l’humanité et l’engagement le touchent. 30 ans plus tard, 2012 marque un tournant avec l’achèvement de Bouts de vies, bouts de rêves, un hommage aux vrais révolutionnaires, Miriam Makeba, Angela Davis, Henri Alleg, Abraham Serfati et tant d’autres…