Sessi
Mardi 12 novembre à 21 h. Petit Kursaal.
Réalisé par d’Elvire Annick Adjamonsi • Bénin, 2013, VOST français, 84 min.
Jeune garçon de 14 ans, Bidosessi (tout est entre les mains de Dieu), est plus volontiers appelé par son diminutif Sessi. Un jeune adolescent, élève de la classe de quatrième, qui comprend déjà certaines réalités de la vie. Orphelin de père, Sessi vit avec sa mère, à qui il voue un amour profond. Mais le pauvre garçon souffre énormément en assistant à un défilé d’hommes dans leur maison. À cette souffrance sourde et silencieuse, viendra bientôt s’ajouter une autre, autrement plus aigüe. Non, Sessi n’avait pas imaginé qu’il allait devoir se séparer de sa mère. Encore moins que cette femme qui lui a donné la vie et qu’il aimait par-dessus tout l’enverrait ainsi vivre loin d’elle, brusquement et sans aucune explication.
Coproduit par Abissa Production (Côte d’Ivoire) et African@rt-inter (Bénin), Sessi, long-métrage de fiction écrit et réalisé par la Béninoise Elvire Annick Adjamonsi, aborde avec hauteur la problématique du respect des droits de l’enfant, et notamment ici du droit à l’information. Il lui aura fallu presqu’une décennie de patience, de travail et d’abnégation pour enfin arriver à ses fins. Ce film, Elvire Annick Adjamonsi l’a rêvé, caressé, nourri de ses multiples rencontres et échanges, enrichi des expériences des ateliers d’écriture auxquels elle a participé depuis 2004. Finalement, c’est au bout de 9 longues années que ce projet filmique est devenu une réalité. La sortie de Sessi en mars dernier sonne ainsi comme la rançon du courage et de la détermination de cette jeune femme, qui n’a pas baissé les bras face à l’adversité, allant au bout de ses efforts pour raconter, sur le grand écran, mais aussi sur les petits écrans, cette histoire qui lui tenait tant à cœur. Au-delà de la trame de cette histoire émouvante, la réalisatrice a surtout voulu mettre en relief le fait que bien souvent, dans les familles africaines, « soit l’enfant est mal compris, soit les parents sont mal compris par l’enfant ». En l’occurrence, le questionnement ne manque pas de pertinence : « Que dire ou cacher à l’enfant ? A quel moment lui révéler certaines vérités ? À quel âge l’enfant doit-il pouvoir comprendre le sens de certaines choses dans la vie ? Quel type de relation doit unir l’enfant à ses parents ? »
Elvire Annick Adjamonsi
Née à Porto-Novo, la capitale du Bénin, Elvire Annick Adjamonsi, 42 ans, a roulé sa bosse dans plusieurs manifestations culturelles et filmographiques. Au terme de sa formation en communication et techniques audiovisuelles à l’Institut panafricain pour le développement de l’Afrique de l’Ouest (Ouagadougou, Burkina-Faso) en 1996, elle a cumulé plusieurs expériences professionnelles. Réalisatrice à la chaîne de télévision LC2 entre 1998 et 2001, informaticienne et graphiste à ses heures, elle a également collaboré à la rédaction de plusieurs journaux aussi bien au Bénin qu’à l’extérieur. Gestionnaire des associations et projets culturels, elle a managé, en 2009, la deuxième édition des Rencontres internationales de court-métrage du Bénin (@fricourt) à Cotonou. Avant de poser ses balises à Pointe-Noire, au Congo, où elle fut notamment chargée de l’administration de la septième édition du festival N’Sangu Ndji Ndji. En dehors de plusieurs émissions télé, elle a écrit et réalisé un court-métrage de fiction intitulé La maudite, ainsi qu’un mini documentaire sur le Tolègba. Avec la sortie de Sessi, son premier long-métrage de fiction, Elvire Adjamonsi, qui entre de fort belle manière dans le cercle des réalisateurs à découvrir, vient de gagner une première victoire au bout d’un véritable parcours du combattant. En attendant qu’il marque les critiques dans les festivals en Afrique et en Europe, Sessi sera diffusé bientôt sur les chaînes de télévision nationales des pays francophones.