Fièvres
Samedi 15 novembre à 18 h. Cinéma Victor Hugo.
Réalisé par Hicham Ayouch • France, 2013, 1 h 30, français • Avec Didier Michon, Slimane Dazi, Farida Amrouche.
Benjamin, 13 ans est un petit soldat en guerre contre la vie, contre les adultes, contre lui-même. Gamin tourmenté, écorché vif, il fait des allers et retours en foyer depuis qu’il a cinq ans. Un jour, sa mère va en prison, elle révèle à Benjamin qu’il a un père. Pour Benjamin, l’objectif est simple : quitter le foyer. Alors quand les assistantes sociales lui donnent le choix, il décide d’aller vivre chez ce père inconnu. Son père, Karim Zeroubi est un homme d’une quarantaine d’années, manutentionnaire à la mairie, il vit chez ses parents en banlieue parisienne. Karim est un homme cassé, qui n’a jamais décollé de la cité, il se contente de vivre, ou plutôt d’attendre la mort. L’arrivée de Benjamin va complètement bouleverser la vie de son père et de toute cette famille, sa violence, son extrême fragilité fait peur à sa nouvelle famille qui ne sait pas par quel bout le prendre. Le gamin, véritable tourbillon émotionnel va réveiller ses grands-parents Kader et Zohra qui vivent dans le deuil depuis des années. Au hasard de ses déambulations dans la cité, Benjamin croise Claude, un poète qui vit dans une cara- vane perdue sur un terrain vague. Leur relation est faite d’échanges surréalistes et poétiques, ce sont tous les deux des artistes. Peu à peu, Benjamin va s’ouvrir au monde, s’ouvrir à sa famille, mais surtout se révéler à lui-même, donc à son art. Et puis, il y a aussi tous les habitants du quartier qui rayonnent autour de cette famille. Nounours, le gardien de la tour, ami de Karim, qui lui aussi n’a jamais quitté la cité et porte un lourd secret. M.Tedddy, vieil Antillais raciste qui n’aime pas les Africains et leur jette des sacs de merde dessus. Et puis, il y a un autre personnage très présent, la Cité, cette barre de béton porte en elle, les espoirs déchus, les douces complaintes, mais aussi les rires et les rêves de tous ses habitants.
Récompenses
- Prix du Scénario pour Aicha Yacoubi et Hicham Ayouch au Festival du Film d’Alexandrie
- Prix d’interprétation pour Didier Michon au Festival du Film d’Alexandrie
- Double prix d’interprétation pour Slimane Dazi et Didier Michon au Festival International du film de Marrakech 2013
- Mention spéciale pour Didier Michon au Festival National du Film de Tanger 2014
- Nomination au Trophée francophone du Meilleur second rôle féminin pour Farida Amrouche au Trophée Francophone du Cinéma 2014
Hicham Ayouch
Hicham Ayouch, né le 30 juin 1976 à Paris au départ journaliste, est un scénariste et réalisateur franco-marocain. Nabil Ayouch, qui l’a précédé dans l’univers du cinéma, est son frère aîné • Hicham Ayouch journaliste de 1999 à 2004, notamment pour France 3 National, Canal+, RFO et TF12. C’est alors qu’il a fait ses premières armes de réalisateur, en particulier pour l’émission Les Maternelles sur France 5 (2002). En 2003, il se forme à la prise de vue à l’école de l’image Gobelins, puis part au Maroc comme correspondant pour TV5 et TF1. Dès 2004, il réalise plusieurs films publicitaires et institutionnels, notamment pour la Fondation Mohammed V pour la solidarité (2005). En 2005, il tourne Les Reines du Roi, un documentaire télévisé sur le nouveau statut de la femme au Maroc. Un an après, il signe son premier long métrage de fiction, Tizaoul (Les Arêtes du Cœur), coécrit avec Hisham Lasri et Abdellah Abalou • C’est avec son deuxième long métrage de fiction qu’il gagne une renommée internationale : sorti en 2009, Fissures est applaudi dans les festivals européens avant d’être projeté au Museum of Modern Art de New-York et à la Tate Modern de Londres. En 2013, réalise un nouveau long métrage de fiction, Fièvres, qui porte sur les délicates relations d’un père et de son fils dans une cité française, et a valu aux deux acteurs principaux, Slimane Dazi (le père) et Didier Michon (le fils), d’obtenir le prix de la meilleure interprétation masculine lors de la 13e édition du Festival international du film de Marrakech.