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Soleils

Jeudi 6 novembre à 16 h. Petit Kursaal.

Réalisé par Olivier Delahaye, Dani Kouyaté • France/Burkina Faso, 2014, 1 h 10 • Avec Binda Ngazolo, Nina Melo, Rufus.

Soleils est un road movie dans lequel s’enchevêtrent plusieurs histoires. « Le personnage principal, révèle l’artiste, est une jeune fille amnésique guidée par un vieillard dans un voyage initiatique traversant les époques, du XIIe au XXIe siècle. » Un vieillard qui, à l’origine, devait être interprété par son père, le magistral Sotigui Kouyaté. Écrit par son ami Olivier Delahaye, le scénario était fait à la mesure du personnage. Mais entre-temps, la mort a frappé, un triste jour d’avril 2010, « comme un coup de marteau asséné à ceux qui l’aimaient » , se souvient douloureusement son fils et partenaire. « Mon père était mon complice de travail, s’exclame-t-il. Nous avons joué ensemble jusqu’à sa dernière scène, jusqu’à ce qu’il la quitte. Ma première école, c’était mon père, j’ai appris auprès de lui jusqu’à sa mort. »

Critiques

« Pour Soleils, Barbara Hendricks a chanté un gospel écrit pour elle, A long walk to freedom: Un conte onirique, sur la perte de notre mémoire culturelle africaine en remontant l’histoire à travers des personnages emblématiques comme Soundjata, Mandela tout relevant que certains « soleils » tels que les Voltaire, Hegel et autres lumières d’Occident avaient des vues très déformantes sur l’Homme Noir. » Africiné, Emmanuel Sama

Dani Kouyaté

Né en 1961 à Bobo-Dioulasso, dans le sud-ouest du Burkina, Dani a été élevé dans la tradition griotique. Loin du cliché de la louange inconditionnelle, cette dernière englobe, outre la fonction, bien partielle, de généalogiste, celle du conciliateur, du conteur, du transmetteur de la loi et des valeurs. Auprès de son père donc, le fils a appris, sans négliger l’école. Son diplôme d’études approfondies de cinéma obtenu à l’université Paris 8 Saint-Denis, Dani Kouyaté a rejoint la troupe familiale La Voix du griot, créée par Sotigui. De 1990 à 1996, il y a exercé l’art de la narration, qu’il a transmis sur le continent et en Europe. Parallèlement, il a tourné ses premiers courts métrages : Bilakoro (1989), Tobbere Kossam (Poussière de lait, 1991), Les Larmes sacrées du crocodile (1992). Les thématiques abordées sont variées : l’enfance, la vie rurale, ou encore la question environnementale. Ce n’est que deux ans plus tard qu’est sorti son premier long métrage, Keïta ! L’héritage du griot, qui lui a valu une reconnaissance dans le milieu du cinéma et de nombreuses distinctions (prix de la première œuvre au Fespaco 1995, grand prix Cannes junior la même année). « Chaque film est un combat pour moi, et chaque sortie une victoire ! » commente le réalisateur à l’éternelle barbichette. À chaque fois, il lui faut retrouver de l’énergie pour écrire, chercher des financements, repérer des acteurs, tout en s’investissant dans le théâtre. Dernièrement, il a mis en scène Ombres d’espoir, une pièce sur l’immigration présentée lors du festival Les Récréâtrales à Ouagadougou.

Olivier Delahaye

Olivier Delahaye est un réalisateur français. Il est producteur, avec sa société Odélion (Paris), de La caméra de bois (par Ntshavheni Wa Luruli, 2004, Afrique du Sud), coproducteur de Nothing but the truth par John Kani (2008, Afrique du Sud).

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